Libye : des « contacts directs » entre le régime de Kadhafi et les insurgés, d’après Moscou

Des discussions entre le régime de Mouammar Kadhafi et les insurgés libyens de Benghazi sont « en cours », d’après l’émissaire de la Russie dans le pays. « Il n’y a pas de négociations en cours », a démenti un des hauts responsables de l’insurrection.

Capture d’écran de Kaddafi apparaissant à la télévision libyenne, le 12 juin 2011. © AFP

Capture d’écran de Kaddafi apparaissant à la télévision libyenne, le 12 juin 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 17 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Est-ce une inflexion majeure dans le conflit libyen ? Pour la première fois, des contacts entre le régime de Mouammar Kadhafi et les insurgés libyens de Benghazi ont été rendus publics.

C’est l’émissaire russe dans le pays, représentant spécial de la Russie pour l’Afrique, Mikhaïl Marguelov, qui a vendu la mèche. Après avoir rencontré le Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi jeudi, il a affirmé que « des contacts directs entre Benghazi [fief de la rébellion dans l’Est de la Libye] et Tripoli sont déjà en cours ».

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Jusqu’à maintenant, aucun des deux camps n’avait reconnu que des négociations puissent être en cours. Côté insurgé, on dément que ces allégations. « Il n’y a pas de négociations en cours avec le régime de Mouammar Kadhafi », a déclaré Mahmoud Jibril, le numéro 2 du Conseil national de la transition (CNT), en Italie vendredi.

Pourtant, Mikhaïl Marguelov s’est permis de donner des détails sur les contacts entre les deux parties. Selon lui, le Premier ministre libyen a affirmé que « hier encore [mercredi] un round de ces contacts a eu lieu à Paris » et que le président français Nicolas « Sarkozy a été informé des résultats de ces contacts ».

Gestes d’ouverture de Tripoli

Tripoli semble désormais disposé à faire des gestes d’ouverture. Dans une interview à un quotidien italien, paru jeudi, le fils du « Guide », Seif el-Islam Kadhafi a proposé l’organisation d’élections dans les « trois mois » avec la présence « d’observateurs internationaux ».

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Tout semble bon pour sauver la tête de son père. « Mouammar Kadhafi est le leader de ce pays », a ainsi répété le Premier ministre libyen jeudi, indiquant qu’il s’agissait d’une « ligne rouge dans tout dialogue ».

La Chine et la Russie sont allées dans le même sens, accusant l’Otan d’interpréter « arbitrairement » la résolution de l’ONU qui autorise leurs opérations en voulant la chute du régime et plus seulement la protection des civils.

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« Les résolutions de l’ONU ne demandent pas le départ de Mouammar Kadhafi », a reconnu le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, en visite à Alger, ajoutant : « Mais nous, nous le demandons. »

Le CNT s’engage au rapatriement des Libyens entrés en Italie

De son côté, le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, prépare activement l’après Kadhafi. Il doit signer vendredi avec Rome un « accord de coopération » prévoyant le rapatriement des réfugiés entrés illégalement en Italie, a indiqué le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini.

Le ministre italien a également annoncé la tenue prochaine à Rome d’une « grande assemblée » rassemblant tous les chefs de tribu et des représentants de la société civile libyenne. (AFP)

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