Libye : Seif el-Islam Kadhafi propose des « élections dans les trois mois »
Le fils de Mouammar Kadhafi, Seif el-Islam, se dit favorable à des élections en Libye « dans les trois mois » pour désigner un nouveau chef d’État. Avec un préalable : adopter une nouvelle Constitution.
À l’hôtel Radisson Blu à Tripoli, les journalistes du quotidien italien Corriere della Serra attendaient une interview de Abdelati el-Obeïdi, le ministre libyen des Affaires étrangères, quand ils ont vu arriver… Seif el-Islam Kadhafi en personne, « souriant et en grande forme ».
Deuxième surprise quand ce dernier, quelques minutes après le début de l’interview (à paraître ce jeudi), a proposé d’organiser des élections en Libye. « Allons aux urnes, et que le meilleur gagne ! » a-t-il lancé. Selon lui, c’est « seul moyen de sortir de l’impasse en Libye ».
« Des élections pourraient se tenir dans les trois mois. Au maximum d’ici à la fin de l’année. Et la garantie de leur transparence pourrait être la présence d’observateurs internationaux », a-t-il ajouté. Seif el-Islam assure que le régime est prêt à accepter « l’Union européenne, l’Union africaine, les Nations Unies, même l’Otan, l’important étant que le scrutin soit propre, qu’il n’y ait pas de soupçons d’embrouilles ».
"Médias libres"
Des élections constitueraient, selon le fils de Mouammar Kadhafi, le moyen le plus efficace d’affirmer la popularité de son père. Car il n’y aurait aucun doute, selon lui, quant aux résultats du vote : le peuple libyen choisira le « Guide » plutôt que les rebelles, perçus par la grande majorité comme des « fanatiques intégristes islamistes ».
«On a déjà eu des contacts avec Paris, pour l’instant sans suite, précise Seif el-Islam. Ce sont eux (les Français) qui impulsent la politique du gouvernement de Benghazi (…) Donc c’est à eux que revient le devoir de chercher une sortie qui soit la moins sanglante possible».
Autre point évoqué par Seif el-Islam : pour garantir la transparence de ces élections, il faut mettre en place « une nouvelle Constitution et un système de médias totalement libre ». Au final, le nouveau régime libyen pourrait ainsi s’apparenter à celui des « États-Unis, de la Nouvelle Zélande ou de l’Australie ». Et le fils de Kadhafi d’exprimer sa « conviction profonde » : « La Libye d’avant 17 février n’existe plus ». Le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, ne s’est pas encore exprimé sur ce changement radical de discours : dimanche dernier encore, Mouammar Kadhafi confiait sa volonté de rester au pouvoir.
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