Alain Juppé en Algérie : vers une réconciliation définitive sans « excuses » ?

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé est arrivé Mercredi soir en Algérie pour une visite de vingt-quatre heures axée sur la consolidation des liens algéro-français.

Publié le 16 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Dîner « chaleureux », qui a permis « d’aller au fond des sujets ». Ces termes ont permis à l’entourage d’Alain Juppé à qualifier la rencontre du ministre français d’avec son homologue algérien Mourad Medelci, mercredi soir. Les deux hommes ont évoqué les « relations d’amitié » entre les deux pays avant d’aborder la situation en Libye, au Sahel et de faire le point sur l’initiative de la conférence de paix israélo-palestinienne du président Nicolas Sarkozy.

Les chefs des diplomaties algérienne et française devaient aussi discuter d’une éventuelle participation de l’Algérie à l’Union pour la Méditerranée, qu’Alger refuse d’intégrer à cause de la non-résolution du problème palestinien.

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Alain Juppé doit être reçu jeudi matin par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, puis par le président Abdelaziz Bouteflika. Il prendra ensuite l’avion pour se rendre à Oran, la grande ville de l’Ouest algérien jumelée à la ville française de Bordeaux dont il est le maire, pour y rencontrer ses pairs ainsi que plusieurs jeunes Algériens.

"De la lune de fiel à la lune de miel"

Depuis plusieurs jours déjà, la presse algérienne parlait de la visite du ministre français. « De la lune de fiel à la lune de miel », titrait le quotidien francophone Liberté, résumant ainsi cinquante ans de relations chaotiques entre Paris et son ancienne colonie. De son côté, le quotidien El Moudjahid jugeait la visite d’Alain Juppé comme la consécration de « l’approfondissement des relations entre les deux pays ».

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien Amar Belani soulignait lundi que ce séjour répondait à une « volonté commune d’édifier un partenariat d’exception ». De son côté Paris y voit une « visite tournée vers l’avenir et vers des solutions à des problèmes si, par hasard, il en reste encore ».

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L’arrivée du ministre des Affaires étrangères en Algérie clôt toute une série de visites ministérielles françaises qui ont donné lieu, fin mai, à un forum de partenariat à Alger qualifié de « réussite » des deux côtés, avec la présence de plus de 600 entreprises algériennes et françaises. Du jamais à Alger la blanche.

Invariable divergence

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La page des différends économiques, juridiques et diplomatiques serait donc tournée. Le ministre algérien des Affaires étrangères a ainsi déclaré que « les quelques problèmes que nous avons vécus ces dernières années sont aujourd’hui réglés », même s’il a reconnu que subsistait quelques divergences au niveau des politiques des deux pays, notamment en ce qui concerne l’intervention de l’Otan en Libye, vivement critiquée par Alger.

Il reste cependant l’éternel débat sur la guerre d’Algérie et les responsabilités de l’ancienne métropole, au sujet desquelles les Algériens attendent toujours des excuses. À ce propos, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a appelé jeudi à Alger à ne pas ressasser indéfiniment le passé colonial mais à se concentrer pour voir ce que la France et l’Algérie peuvent faire dans un monde en plein changement dans leur intérêt mutuel. (avec AFP)

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