Nigeria : Dangote lance son plan de développement du ciment en Afrique

Le groupe nigérian a récemment fait la lumière sur ses projets dans le ciment en Afrique, du Sénégal au Gabon, en passant par le Cameroun et le Côte d’Ivoire. Pays dans lesquels il compte investir pas moins de 2,5 milliards de dollars…

Le tycoon nigérian Aliko Dangote veut concurrencer le français Lafarge en Afrique. © AFP/Getty Images

Le tycoon nigérian Aliko Dangote veut concurrencer le français Lafarge en Afrique. © AFP/Getty Images

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 14 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Une fois de plus, Aliko Dangote prouve qu’il est un homme d’affaires africain à la fois incontournable et insubmersible. Éjecté en milieu de l’année dernière de la présidence de la Bourse du Nigeria, contesté publiquement suite à la fusion entre deux de ses filiales (Benue Cement et Dangote Cement), le magnat des affaires est tout de même devenu en 2010 l’Africain le plus riche du monde, selon un classement récent du magazine américain Forbes.

À 54 ans, celui qui pèserait désormais 13,8 milliards de dollars, selon certaines sources, pointe au 51e rang des milliardaires de la planète. Une fortune qu’il doit à l’immense marché nigérian (plus de 150 millions d’habitants), où il domine désormais dans le secteur du ciment mais aussi dans nombre d’autres activités industrielles et de négoce comme le sucre et la farine – qu’il compte désormais faire fructifier bien au-delà des frontières de son pays natal.

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Transfert d’actifs

À preuve, les 2,5 milliards de dollars que l’une de ses principales filiales, Dangote Cement, a annoncé vouloir investir dans un vaste plan de cimenteries à travers le continent d’ici trois ans. Suite à un transfert d’actifs entre la holding du groupe et cette filiale cotée à la Bourse de Lagos, on en sait désormais davantage sur le détail des ambitions du groupe cimentier nigérian, qui a déjà supplanté dans son pays une multinationale comme Lafarge. Dès l’année prochaine, Dangote Cement devrait avoir construit et exploiter une cimenterie d’une capacité de 1,5 million de tonnes au Sénégal, ainsi qu’une unité de broyage d’un million de tonnes au Cameroun.

Début 2013, le groupe devrait également inaugurer en Côte d’Ivoire un terminal d’importation d’une capacité d’un million de tonnes. S’ajouteront ensuite des cimenteries au Gabon, au Congo-Brazaville (1,5 million de tonnes chacun), ainsi que des terminaux d’importation au Ghana, en Sierra Leone et au Liberia, permettant à Dangote Cement de couvrir tout le Golfe de Guinée. Avec un mélange savamment étudié de cimenteries, de terminaux d’importation et d’unités de broyage…

"Autorisations officielles"

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« Au Cameroun, il n’y a que peu de calcaire disponible (matériau nécessaire à la production de ciment, NDLR) et il n’y en a pas entre le Nigeria et le Sénégal », souligne le management de Dangote. La cimenterie sénégalaise, bâti dans un pays déjà en sur-capacité, devrait donc fournir plusieurs autres pays de la sous-région, dont le Mali, le Burkina ou la Guinée. Toujours selon le management de Dangote, qui s’est exprimé récemment au cours d’une conférence téléphonique avec la communauté financière, tous ces projets africains ont reçu des « autorisations officielles ». Le groupe avait déjà auparavant annoncé que le Chinois Sinoma avait été sélectionné comme maître d’œuvre.

D’ici environ 5 ans, avec son programme de développement au Nigeria et avec quelques autres implantations stratégiques, notamment en Afrique du Sud, en Éthiopie, en Tanzanie et en Zambie, Dangote Cement devrait atteindre une capacité de production totale de 42 millions de tonnes. Il s’établirait alors comme le grand acteur cimentier panafricain avec le français Lafarge. Et dépasserait les 6,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

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