Libye : l’insurrection s’étend, Kadhafi refuse toujours de partir

De multiples poches d’insurrection se seraient développées à l’ouest de la Libye, selon la rébellion et l’Otan. Mais Kadhafi rejette toujours l’idée même de quitter le pouvoir ou le pays pour y ramener la paix.

Des rebelles libyens entourent des soldats loyaux à Kadhafi, le 7 juin 2011. © AFP

Des rebelles libyens entourent des soldats loyaux à Kadhafi, le 7 juin 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 13 juin 2011 Lecture : 3 minutes.

Plus le pouvoir de Tripoli s’effrite, moins les représailles de Mouammar Kadhafi sont à craindre. Et plus les foyers d’insurrection se multiplient en Libye. À Zawiyah notamment (40 km à l’ouest de la capitale libyenne), les combats ont repris après deux mois d’accalmie. Les forces gouvernementales avaient repris le contrôle de la ville en mars, mais les rebelles ont semble-t-il bien progressé samedi.

« Les combats continuent depuis hier entre les bataillons de Kadhafi et les rebelles de Zawiyah, engendrant un grand nombre de blessés », a indiqué une source rebelle, ajoutant que les forces loyalistes avaient coupé la route menant à la frontière tunisienne pour « empêcher l’afflux des réfugiés ».

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Les combats ont également été très rudes dans les montagnes berbères de l’ouest, où au moins sept rebelles sont morts et 49 blessés. L’enjeu de ces affrontements avec les pro-Kadhafi était de desserrer l’étau autour de la ville de Zenten.

La "Perle du désert" se révolte

Selon des informations encore non confirmées de source indépendante, l’insurrection s’est également étendue à la ville historique de Ghadames, située à la frontière de la Tunisie et de l’Algérie (600 km au sud-ouest de Tripoli). Connue sous le nom de « Perle du désert », celle-ci est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1986. « Les bataillons de Kadhafi ont pilonné samedi cette ville pour la première fois depuis le déclenchement de la révolution », le 15 février, a indiqué une source rebelle.

Sur la côte à l’ouest de Tripoli, les forces de Kadhafi perdraient aussi du terrain, selon l’Otan et les rebelles. « Le long de la côte nord-ouest de la Libye, entre Tripoli et la frontière tunisienne, des Libyens depuis longtemps lassés du régime [du leader Mouammar] Kadhafi remettent en cause ouvertement sa légitimité et, en agissant ainsi, sont sous la menace d’attaques », a indiqué l’Alliance atlantique dans un communiqué. « L’Otan suit la situation de près et fait le nécessaire pour protéger les civils », précise le texte.

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Selon le Conseil national de transition (CNT, rébellion), des manifestations anti-régime auraient même touché vendredi et samedi la ville de Sabha, l’un des fiefs de la famille Kadhafi situé à 800 km de Tripoli. Les forces de l’ordre auraient tiré sur les manifestants et tué l’un d’entre eux.

Objectif Brega

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Sur le front est, les choses semblent également évoluer de manière favorable aux rebelles. Verrou stratégique sur la route de Syrte et Tripoli, la cité pétrolière de Brega (80 km à l’ouest d’Ajdabiya) est l’objectif des rebelles depuis que la ville a été reprise par les forces du régime il y a plusieurs semaines. « Dans deux jours nous serons à Brega », a déclaré Moussa el-Mograbi, un des commandants des rebelles dans cette zone.

Sur le plan diplomatique, Kadhafi enregistre revers sur revers – à l’exception de la demande du président malien Amadou Toumani Touré à l’Otan d’arrêter les bombardements. Mais le porte-parole du gouvernement libyen a indiqué que le régime rejetait toute discussion au sujet d’un départ du colonel Kadhafi, coupant court à l’offre de la Turquie qui s’était portée garante de son éventuel exil. Selon M. Ibrahim, une telle suggestion est « immorale, illégale » et n’avait « aucun sens ».

Enfin, les Émirats arabes unis ont reconnu dimanche le CNT, comme « l’unique représentant légitime du peuple libyen », devenant ainsi le deuxième pays arabe, après le Qatar, et le 12e pays dans le monde à reconnaître l’organe politique de la rébellion. Après la France, le Qatar, le Royaume-Uni, l’Italie, la Gambie, Malte, la Jordanie, le Sénégal et l’Espagne, l’Australie et les États-Unis. (avec AFP)

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