Côte d’Ivoire : l’ONU évoque de possibles crimes contre l’humanité dans les deux camps

De nombreuses exactions graves, pouvant constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, ont été commises par les forces pro-Gbagbo et les forces pro-Ouattara pendant la crise postélectorale ivoirienne, affirme une commission d’enquête de l’ONU.

Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire attaquent un groupe pro-Gbagbo, le 27 avril. © AFP

Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire attaquent un groupe pro-Gbagbo, le 27 avril. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 10 juin 2011 Lecture : 1 minute.

Pro-Gbagbo et pro-Ouattara, aucun des deux camps qui ont pris part aux combats pendant la crise postélectorale ivoirienne ne peut se targuer d’avoir évité les exactions.

À l’issue de près d’un mois d’investigations, c’est la conclusion de la commission d’enquête internationale indépendante sur les violences en Côte d’Ivoire.

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Selon son rapport de 25 pages, commandé par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, de nombreuses violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire ont été commises. Certaines d’entre elles pourraient constituer des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, affirme par ailleurs le rapport.

Ces crimes ont été commisses en deux temps. D’abord, semble-t-il, par les Forces de défense et de sécurité (FDS, pro-Gbagbo) et leurs alliés (milices et mercenaires). Puis, par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) pendant leur offensive et depuis leur prise de contrôle du pays. Selon la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) des exactions des FRCI se sont même « multipliées » ces derniers jours dans la région d’Abidjan.

Près de 3 000 morts

L’Ouest, le Sud-Ouest et Abidjan sont les régions ivoiriennes qui ont payé le plus lourd tribut, écrivent les auteurs du rapport. Selon leurs estimations et recoupements, les combats auraient fait près 3 000 morts en tout.

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La commission d’enquête ne se limite pas aux constatations, elle émet aussi une série de recommandations. Le nouveau gouvernement ivoirien devra veiller à ce que tous les auteurs des violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international soient traduits en justice, demande-t-elle.

Pour l’« accompagner », la commission recommande encore l’établissement d’un mécanisme indépendant sur la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. (avec AFP)

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