Il y a un an, l’Algérie toute entière ne respirait plus que pour sa sélection nationale, à l’aube d’un retour en phase finale de Coupe du monde, vingt-quatre ans après une dernière apparition sans saveur au Mexique (1986) et de longues années de crise. Depuis, deux sélectionneurs (Rabah Saâdane en septembre et Abdelhak Benchikha samedi dernier) ont quitté la sélection et les Fennecs risquent de suivre de loin la CAN 2012 à cause d’un parcours qualificatif erratique.

Dans les heures qui ont suivi le naufrage de Marrakech, Abdelhak Benchikha (47 ans) a présenté sa démission, comme il l’avait promis en cas de défaite. Et plutôt que de monter dans l’avion qui devait rapatrier les joueurs à Alger, l’ex-sélectionneur s’est rendu en France pour des raisons personnelles.

Oublier la CAN 2012 ?

Son prédécesseur a été surpris par l’ampleur de la défaite au Maroc. « Je ne m’attendais pas à cela, mais à un match plus équilibré », admet Rabah Saâdane. Mais pas seulement. « Éric Gerets, le sélectionneur du Maroc, a donné sa composition très tôt, alors que nous n’avons connu celle de l’Algérie que trois heures avant le coup d’envoi. Y avait-il trop d’incertitudes ? »

« Il ne faut pas que le football algérien régresse. La Coupe du monde 2010 aurait dû être un tremplin. La CAN 2012, je pense qu’il faut l’oublier [l’Algérie est dernière de son groupe avec quatre points, NDLR]. Il faut se concentrer sur les éditions 2013 et 2015 et la Coupe du monde 2014, car nous avons un bon potentiel. Mais il faut mettre l’accent sur la formation des jeunes joueurs », insiste Saâdane. Pendant ce temps, les championnats de Ligue 1 ou de Ligue 2 algériennes, officiellement professionnels depuis cette saison, sont toujours gangrenés par l’amateurisme et les pratiques douteuses. « À part dans quelques clubs, c’est comme avant », regrette le Cheikh.

Halilhodzic indécis, Courbis "pas contacté"

La désignation de Benchikha, un homme sans réelle expérience internationale après la démission de Saâdane en septembre dernier, vaut déjà à l’endroit du puissant président de la Fédération algérienne de football (FAF) un lot de critiques. « Je ne veux pas parler du président ni de Benchikha, prévient Saâdane. Ce que je peux dire, c’est que pour diriger une sélection nationale, je pense qu’il faut avoir une connaissance du haut niveau. » Or, Benchikha n’avait dirigé que des clubs algériens (Belouizdad), tunisiens (Zarzis et le Club Africain), qatari (Umm Salal) et les sélections Espoirs et A’ algériennes.

« Il va falloir choisir un sélectionneur rapidement », déclare Saâdane. Pour les deux derniers matchs qualificatifs en Tanzanie (3 septembre) et contre la Centrafrique (le 8 octobre), le nom d’Azzedine Aït Djoudi, le sélectionneur de l’équipe nationale olympique, a été évoqué. Rolland Courbis, qui a souvent été cité ces derniers mois, a assuré à jeuneafrique.com « ne pas avoir été contacté par Mohamed Raouraoua ».

Vahid Halilhodzic, lui, a bien été approché, mais le Bosnien, qui a démissionné de son poste au Dynamo Zagreb (Croatie) préfèrerait revenir en France, où Valenciennes et d’autres clubs de Ligue 1 le suivent. « J’ai eu un contact avec M. Raouraoua, mais pas ces derniers temps. J’ai eu une mauvaise expérience avec la Côte d’Ivoire, alors l’Algérie, je ne sais pas », a confié l’ancien entraîneur du Paris SG à jeuneafrique.com. Le président de la FAF est resté injoignable.