CFCM : le courant marocain continue de dominer, sur fond de polémique

Peu de surprise quant aux résultats des élections pour le renouvellement des instances régionales du Conseil français du culte musulman (CFCM). L’organisme, qui représente quelque 700 mosquées et lieux de cultes en France, restera aux mains du courant « marocain ». Avec un taux de participation de 87, 35% selon le président du CFCM Mohammed Moussaoui, le Rassemblement des musulmans de France (RMF), a remporté dimanche 5 juin 62 % des voix.

Á travers ce scrutin, le CFCM affirme encore une fois vouloir « renforcer l’unité des musulmans de France en privilégiant un travail collégial ». Mais les divisions entre les divers courants de « l’islam de France » restent aujourd’hui très prégnantes. Au RMF s’opposent deux autres tendances, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des Frères musulmans, et la Fédération de la Grande Mosquée de Paris (GMP), proche de l’Algérie.

Mode de représentativité contesté

Ces dernières avaient même appelé à un boycott du scrutin. En cause : le mode de représentativité des différents mouvements, dépendant aujourd’hui de la taille des lieux de prières, ce que condamne vivement le recteur de la grande mosquée de Paris Dalil Boubakeur. Et bien que le CFCM affirme que les élections ont « connu la participation de listes indépendantes et la formation de listes communes par les différentes composantes de l’islam de France », le scrutin a été biaisé par le manque d’adversaires de poids au RMF – en dépit de deux listes proches du courant algérien.

Les élections avaient pour objectif de permettre à chacune des 25 régions d’élire ses représentants régionaux ainsi que ses représentants au niveau national. Il faudra attendre le 19 juin prochain pour connaître le nom du nouveau président du CFCM, dont la nomination dépend de ces élections régionales. Mohammed Moussaoui a d’ores et déjà affiché sa volonté d’être candidat à sa propre succession. (avec AFP)