Burkina Faso : Compaoré envoie le régiment présidentiel contre les mutins de Bobo Dioulasso

Blaise Compaoré a choisi la manière forte. À Bobo Dioulasso, la deuxième ville du Burkina Faso secouée par une violente mutinerie depuis mardi soir, les hommes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) sont venus sonner la fin de la récréation.

Des soldats burkinabè lors d’une rencontre avec Blaise Compaoré. © AFP

Des soldats burkinabè lors d’une rencontre avec Blaise Compaoré. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 3 juin 2011 Lecture : 1 minute.

Pour la première fois depuis le début des mutineries en mars, Blaise Compaoré a décidé d’employer la manière forte pour mater des militaires rebelles. Des soldats de la sécurité présidentielle sont intervenus vendredi matin à Bobo Dioulasso où des soldats du camp Ouezzin Coulibaly provoquent pillages et tirs en l’air depuis mardi soir.

Selon des habitants, les hommes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP, qui s’était déjà mutiné mi-avril) avaient rejoint la ville la veille, peu avant 10 heures (locales et GMT). Au matin, les mutins se sont retranchés dans leur camp qui est désormais encerclé par des éléments de la sécurité de Blaise Comaporé, considérés comme l’élite d’une armée burkinabè décidément bien malade. « Ils occupent toutes les voies qui mènent au camp et sont entrés pour chercher les militaires qui y sont », déclare un résident. « J’ai vu des éléments du RSP qui tirent en l’air en allant vers le camp. On a vraiment peur », dit un autre.

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Balles perdues

Selon des témoins, des tirs à l’arme lourde ont même retenti vers le gouvernorat et l’hôpital, non loin du camp Ouezzin Coulibaly, après que la sirène de la mairie a retenti pour demander aux habitants de rester chez eux.

Malgré la présence des hommes du RSP, et l’instauration d’un couvre-feu, la nuit de jeudi à vendredi a été marquée par des tirs en l’air intenses à travers la ville et de nouveaux pillages massifs, selon les habitants. Depuis jeudi, notamment à cause de balles perdues, plus de 30 personnes ont été blessées, ont indiqué des sources hospitalières.

« Une partie du marché a été saccagée. Il y a beaucoup de dégâts, il faut maintenant libérer les populations et sécuriser leurs biens », explique le maire de Bobo, Salia Sanou. Jeudi, la mairie avait été incendiée par des commerçants protestant contre le laxisme des autorités. (avec AFP)

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