Liberté d’expression : des journalistes égyptiens entendus par le procureur militaire

Mardi, trois journalistes égyptiens étaient invités à se présenter devant le procureur militaire alors que des dizaines de manifestants réunis devant le tribunal appelaient le Conseil suprême des forces armées à  respecter la liberté d’expression.

Le journaliste et blogueur Hossam el-Hamalawy. © Ben Curtis/AP

Le journaliste et blogueur Hossam el-Hamalawy. © Ben Curtis/AP

Publié le 31 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Rim Magued, présentatrice d’une émission politique populaire, Hossam el-Hamalawy, journaliste et blogueur et Nabil Charaf el-Din, écrivain-journaliste étaient tous trois invités à se présenter mardi devant le procureur militaire.

Les avocats des journalistes ont tenu à préciser qu’il ne s’agissait que d’une simple « audition » visant à « clarifier » les propos tenus par ces derniers sur la chaîne de télévision ON TV, selon le quotidien indépendant Al-Masry Al-Youm. Ce que Rim Maged a confirmé à la sortie de l’audience. « Ils ont demandé à Hossam el-Hamalawy de porter plainte officiellement et de présenter des documents venant appuyer ses propos. Ils ont aussi décidé d’organiser une réunion avec plusieurs avocats pour discuter du jugement par les tribunaux militaires des civils. Et nous nous sommes mis d’accord sur le fait qu’il ne fallait plus citer de sources militaires anonymes», a précisé la journaliste.

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"Une menace mon général ?"

Hossam el-Hamalawy, plus connus sur internet sous le nom de « Arabawy » était jeudi 26 l’invité du programme politique « Notre pays en égyptien », émission animée par Rim Magued. Interrogé sur les raisons qui l’ont poussé à descendre manifester vendredi 27 Mai, « Arabawy » avait alors dénoncé la torture par l’armée des prisonniers politiques et des activistes arrêtés lors des manifestations. Il avait également demandé au chef de la police militaire, Hamdy Badeen, de rendre des comptes. « Tout comme une enquête a lieu pour déterminer la responsabilité de Moubarak dans la répression des manifestations du 25 Janvier, Hamdy Badeen devrait être tenu responsable pour les exactions de ses hommes», avait-il déclaré.

Invité de la même chaîne, mais dans une émission différente, Nabil Charaf el-Din avait évoqué la possibilité d’une alliance secrète entre les Frères musulmans et l’armée en vue d’une passation de pouvoir. Mamdouh Chahin, adjoint du ministre de la Défense, était alors intervenu en direct par téléphone pour nier les propos de Charaf el-Din et avait laissé entendre que ce dernier pouvait faire l’objet d’une plainte officielle. Ce à quoi le journaliste avait rétorqué : « C’est une menace mon général ? »

Alors que les trois journalistes étaient entendus, plusieurs dizaines de manifestants s’étaient rassemblés en signe de protestations devant le tribunal où avait lieu leur audition pour scander des slogans comme « Révolution jusqu’à la victoire » ou encore « Le peuple est au-dessus du pouvoir et aucun pouvoir n’échappe à la critique », précise le quotidien égyptien Al-Masry Al-Youm.

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Le Conseil suprême des armées sur la sellette

Vendredi 27 Mai, une manifestation était déjà organisée place Al-Tahrir pour protester contre le manque de transparence du Conseil suprême des forces armées. Plusieurs dizaines de milliers d’Égyptiens mécontents étaient venus s’opposer au jugement des civils par les tribunaux militaires. Ils réclamaient également le jugement de Moubarak le plus rapidement possible. Les protestataires demandaient également la réforme des médias et le respect de la liberté d’expression.

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Le Conseil suprême des forces armées a annoncé la tenue le 5 juin d’un forum pour discuter de l’avenir des médias en Égypte, après avoir critiqué « ces médias irresponsables » qui créent la division au sein du peuple.

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