Élection de la Constituante : la Tunisie s’achemine vers un compromis
L’élection de la Constituante tunisienne ne cesse de susciter des tensions. Lundi, la commission électorale a proposé de fixer une nouvelle date, entre celles du 24 juillet et du 16 octobre qui font polémique. La presse parle du 4 septembre prochain.
Alors que, le 26 mai dernier, la Commission électorale tunisienne avait fixé les prochaines élections de l’Assemblée constituante au 16 octobre, après une sérieuse période de flou, une nouvelle annonce vient bouleverser le calendrier du scrutin. Le président de la commission, Kamel Jendoubi, n’a pas exclu lundi de fixer « une nouvelle date » pour ces futures élections, dans un entretien publié mardi. « Toujours faut-il que [cette nouvelle échéance, NDLR] le soit dans le cadre de la loi et qu’elle tienne compte de tous les paramètres juridiques, techniques et logistiques », a-t-il déclaré au quotidien tunisien La Presse.
Gouvernement, commission et partis politiques
Les médias tunisiens évoquaient ces derniers jours le scénario d’une élection le 4 septembre, qui ferait figure de compromis entre la date initialement prévue du 24 juillet, défendue jusqu’à récemment par le gouvernement de transition, et celle du 16 octobre, privilégiée par la commission électorale. « Il est évident que ce report (au 16 octobre) ne (convenait) pas à certains partis » politiques, a admit Kamel Jendoubi, dans son entretien. Il visait notamment les islamistes du parti Ennahdha, qui ont dénoncé un éventuel report. La controverse autour de la date des premières élections libres en Tunisie, dont le coût est « estimé entre 35 et 40 millions de dinars (18 à 20 millions d’euros) », a précisé Jendoubi, s’est même aggravée lundi avec l’annonce d’Ennahdha de suspendre sa participation à la Commission nationale de réforme politique, faute d’une décision sur la date des prochaines élections.
Les conditions du report
De concert avec le Parti démocrate progressiste (PDP), Ennahdha ont annoncé lundi ne plus exclure un report du scrutin, à certaines conditions. « Notre objectif n’est pas d’insister aveuglement sur la date du 24 juillet, mais nous voulons que cette date ne soit pas fixée par une seule partie mais après concertation et consensus », a précisé Samir Dilou, un des responsables du parti islamiste. Les déclarations des deux partis, hostiles à un report, avaient été entendues la semaine dernière par le sommet de l’État tunisien. Le gouvernement de transition souhaite désormais parvenir à un consensus avec les partis politiques sur la date de l’élection avant d’accepter que celle-ci soit reportée, a indiqué samedi un de ses porte-paroles. (avec AFP)
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