Kenya : la CPI compétente pour juger les responsables des violences de 2007
En dépit des prémices d’enquête menées au Kenya sur les violences postélectorales de 2007, la CPI s’est déclarée compétente pour poursuivre les responsables, la justice nationale n’ayant pas fait le nécessaire depuis trois ans.
La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé lundi 30 mai être compétente pour poursuivre les responsables des violences postélectorales au Kenya survenues en 2007-2008. Un avis contraire à la position des autorités kényanes qui affirmaient être en mesure d’engager elles-mêmes des poursuites.
« La Chambre préliminaire II a confirmé la recevabilité des deux affaires qui concernent le Kenya », a annoncé Fadi el-Abdallah, du service de l’information de la CPI, qui siège à La Haye.
« Bien que les informations fournies [par le régime kényan, NDLR] révèlent que des instructions ont été données pour une enquête, le gouvernement du Kenya ne fournit pas à la chambre des détails concernant les actions, actuelles et revendiquées, qui ont été entreprises », soulignent les juges. « En particulier, la chambre ne dispose pas d’informations sur les dates de début des enquêtes, si les enquêtes existent. De la même manière, il n’y a aucun document qui montre que les suspects ont été ou sont en train d’être interrogés. »
Six Kényans poursuivis par la CPI
Luis Moreno-Ocampo, procureur de la CPI, avait dénoncé dimanche l’attitude du gouvernement kényan qu’il avait accusé de mener campagne « pour faire cesser les poursuites ».
La CPI poursuit six personnes : trois membres du Mouvement démocratique orange (ODM) du Premier ministre Raila Odinga et trois membres du Parti de l’unité nationale (PNU) du président Mwai Kibaki. C’est-à-dire les deux camps qui se sont opposés avant de se partager le pouvoir au Kenya.
Parmi eux figure le vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta et l’ex-ministre William Ruto, tous deux candidats potentiels à la présidentielle de 2012. La CPI les poursuit pour crimes contre l’humanité, les violences de 2007-2008 ayant fait plus de 1 100 morts et plus de 300 000 déplacés.
Ils sont soupçonnés notamment de meurtres, de transfert forcé de population et de persécutions dans les mois qui avaient suivi la réélection contestée de Mwai Kibaki face à Raila Odinga, actuel Premier ministre d’un gouvernement de coalition. (avec AFP)
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