Burkina : nouveau mouvement de colère des militaires à Ouagadougou

Une fois de plus, un camp militaire s’est soulevé dans la soirée de lundi au Burkina Faso. Des membres de la Garde nationale réclamaient des indemnités au gouvernement.

Une rue vide à Ouagadougou près d’un commissariat assiégé par des mutins, le 28 avril. © AFP

Une rue vide à Ouagadougou près d’un commissariat assiégé par des mutins, le 28 avril. © AFP

Publié le 24 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Le centre de Ouagadouou au Burkina Faso a de nouveau été le théâtre d’un soulèvement militaire lundi 23 mai dans la soirée. Vers 20 heures, selon des témoins, une dizaine de soldats du camp de gendarmerie Paspanga, situé dans le centre de la capitale burkinabè Ouagadougou, sont sortis de leur caserne et ont tiré en l’air dans le quartier, pour manifester leur colère.

Le camp abrite aussi des éléments de la Garde nationale et, selon un officier de la gendarmerie, ce sont eux qui tiraient. « Nous revendiquons des indemnités, a expliqué un protestataire, kalachnikov à l’épaule. Ce sont des sous qui sont déjà là, mais qu’on ne nous verse pas. On ne sait pas où ça va », a-t-il dit. Un officier de l’armée a affirmé de son côté que ces hommes réclament des indemnités spécifiques, les mêmes que la Garde présidentielle.

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Les mutins ont ensuite mis en place un barrage routier, bloquant avec des autobus les principales artères autour du camp militaire et refoulant les véhicules s’aventurant jusque-là. Plusieurs d’entre eux ont même arrêté des chauffeurs de taxi, fait sortir les passagers et récupéré les véhicules. Le centre-ville s’est rapidement vidé dans la soirée, les passants rentrant chez eux en hâte. Vers 23 h 00, les protestataires étaient réunis devant l’entrée du camp et effectuaient des tirs sporadiques.

Crise grave

Lundi, des milliers de collégiens et de lycéens ont de nouveau manifesté à Ouagadougou pour demander au gouvernement de satisfaire aux revendications de leurs professeurs en grève, qui exigent le versement d’indemnités. Des jeunes ont cassé les vitres de l’immeuble abritant les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement secondaire et supérieur, et incendié des pneus sur la voie publique.

Par ailleurs, dès le mois de février, plusieurs mutineries, notamment dans les rangs de la Garde présidentielle, ont éclaté. Elles ont parfois donné lieu à des scènes de pillage et de violences.

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Le Burkina Faso est en proie depuis quelques mois à des soulèvements ponctuels et à des manifestations de colère de plusieurs couches de la population. L’accumulation des mécontentements en fait l’une des crises les plus graves qu’ait rencontrées le pays depuis l’accession au pouvoir de Blaise Compaoré en 1987.

Certaines de ces manifestations ont été réprimées dans le sang. Au total, une douzaine de personnes ont été tuées dans cette répression ou par des balles perdues de militaires et policiers mutins. (avec AFP)

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