Syrie: l’UE vote des sanctions contre Bachar al-Assad

Après des mois de tractations, l’Union européenne a adopté lundi des sanctions à l’encontre du président syrien Bachar al-Assad.

Bachar al-Assad et certains proches sont visés par les sanctions européennes. © AFP

Bachar al-Assad et certains proches sont visés par les sanctions européennes. © AFP

Publié le 23 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) ont voté lundi l’adoption de plusieurs mesures à l’encontre de Bachar al-Assad. Les avoirs du président syrien en Europe seront ainsi gelés, et il est désormais interdit de visa. Neuf hauts fonctionnaires syriens sont également touchés par ces mesures : l’UE les tient pour responsables de la répression des manifestations qui depuis le 15 mars réclament des réformes politiques.

« C’est la bonne chose à faire », a expliqué le chef de la diplomatie britannique, William Hague avant d’ajouter que le régime devait « prendre le chemin des réformes, pas de la répression ».

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L’Europe avait déjà adopté des sanctions du même ordre à l’encontre de 13 hauts responsables du régime syrien. Parmi eux figuraient Maher al-Assad, commandant de la garde républicaine et frère du président, ainsi que Rami Makhlouf, homme d’affaires influent et cousin du chef de l’État.

Transition politique ou départ

Les sanctions votées par l’Union européenne interviennent cinq jours après l’adoption par les États-Unis de mesures similaires. Barack Obama avait en effet signé le mercredi 18 mai un ordre exécutif exigeant le gel des avoirs de Bachar al-Assad sur le territoire américain. « Une mesure décisive pour accroître la pression sur le gouvernement syrien afin qu’il cesse la violence contre son peuple et entame la transition vers un système démocratique », faisait savoir dans un communiqué le ministère le département d’État américain. « Assad doit diriger une transition politique ou partir », précisait le texte.

Les États-Unis avaient élargi leurs sanctions à plusieurs membres du régime syrien : le vice-président Farouk al-Chareh, le ministre de l’Intérieur Mohamed Ibrahim al-Chaar, le ministre de la Défense Ali Habib Mahmoud, le chef des renseignements militaires Abdel Fattah Qoudsiya, et enfin le directeur de la sécurité politique Mohamed Dib Zaitoun.

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L’allié iranien aussi

L’Iran, allié du régime Syrien, subit elle aussi les foudres des puissances occidentales. L’UE a ainsi adopté plusieurs sanctions à l’encontre d’une centaine d’entreprises iraniennes, soupçonnées d’être liées au programme nucléaire iranien. Les autorités américaines ont de leur côté décidé de geler les avoirs de deux chefs des Gardiens de la révolution, force d’élite du régime iranien, pour leur rôle présumé dans la répression en Syrie.

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Bachar al-Assad accède au poste de président en 2000, à la mort de son père. Ce dernier, arrivé au pouvoir en 1970 à la suite d’un coup d’État dirigeait le pays d’une main de fer. Médecin de formation, rien ne destinait Bachar al-Assad à la fonction publique. Mais la mort de son frère aîné Bassel, choisi par le patriarche pour prendre la relève, le propulse sur la scène politique syrienne.

À son arrivée au pouvoir, Bachar al-Assad avait entrepris une relative ouverture économique et politique. Avant de revenir aux méthodes héritées de son père : depuis le début des manifestations, le 15 mars, le bilan de la répression serait de 900 morts et près de 8 000 blessés, d’après des organisations de défense des droits de l’homme. (Avec AFP)

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