Patrick Liewig, une exception dans le paysage du football tunisien
En Tunisie, Patrick Liewig est une exception. En poste depuis près de vingt mois, l’entraîneur du Stade Tunisien, quatrième de la Ligue 1, est le seul à ne pas avoir été viré cette saison.
Dans cette Tunisie où la valse des entraîneurs est fréquente, le cas de Patrick Liewig interpelle. À 60 ans, l’ancien coach de l’Asec Mimosas (Côte d’Ivoire, 2004-2009) peut aujourd’hui envisager d’aller au bout d’un contrat de trois ans qui s’achèvera en juin 2012. « Quand je suis venu ici, je ne connaissais pas beaucoup le football tunisien. J’ai signé pour trois saisons, pour construire quelque chose. »
Véritable patron du sportif
Liewig reconnaît que l’exigence de résultats est « différente » entre le Stade Tunisien et des clubs comme l’Espérance de Tunis ou le Club Africain. « Il y a bien sûr des ambitions. Le Stade Tunisien est une institution, mais il ne dispose pas de gros moyens. C’est plus un club formateur, à qui on demande de se maintenir et de participer régulièrement à une coupe d’Afrique. »
Et Liewig jouit d’une relative liberté de manœuvre au Stade Tunisien. Il est le vrai patron de la politique sportive, et les interférences des instances dirigeantes y sont rares. « Je ne le supporterai pas. Les dirigeants voient que les résultats suivent. Chacun doit être à sa place. »
Un avis que partage Pierre Lechantre, qui, au Club Africain ou à Sfax, n’a pas bénéficié de la même autonomie. « Il a de bons résultats […] qui vont même au-delà des ambitions du club, explique Lechantre. Il bosse bien, il est pro, et tactiquement, son équipe est en place. Ses dirigeants le comprennent. » Zied Hieidri, qui est l’un d’eux depuis presque quatre ans, résume la confiance qui lui est accordée par l’état-major du Stade Tunisien. « Il s’engage à fond, et grâce à ses réseaux, nous pouvons recruter de bons joueurs en Afrique noire, à des tarifs intéressants. »
Un nouveau contrat ?
L’interruption du championnat pendant près de deux mois pour cause de révolution et le non-versement de plusieurs mois de salaire auraient pu inciter Liewig à quitter son club. L’idée ne lui a pourtant jamais traversé l’esprit. Même avec les querelles internes ou la démission au mois d’avril dernier de Mohamed Derouiche, le président du Stade Tunisien.
« On verra si la nouvelle équipe dirigeante me fera confiance la saison prochaine, si on compte sur moi. Car j’ai envie d’être heureux dans mon métier… » Zied Hiedri confie que Liewig pourrait même se voir proposer un nouveau contrat. « C’est à l’étude, et on décidera à la fin de la saison. »
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