Crimes en Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara en appelle à la CPI

Dans une lettre, le président Alassane Ouattara a demandé au procureur de la Cour pénale internationale d’enquêter sur « les crimes les plus graves » commis sur le territoire ivoirien afin que les responsables soient jugées à La Haye.

Alassane Ouattara sur le plateau de la TCI, le 11 avril au soir. Lire l’article sur Jeuneafrique.co © AFP

Alassane Ouattara sur le plateau de la TCI, le 11 avril au soir. Lire l’article sur Jeuneafrique.co © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 19 mai 2011 Lecture : 1 minute.

Pour favoriser la réconciliation, mieux vaut transférer la question des crimes les plus graves à la Cour pénale internationale (CPI). C’est le calcul qu’a fait le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, en demandant au procureur du tribunal de La Haye, l’Argentin Luis Moreno-Ocampo, de bien vouloir conduire les enquêtes sur les crimes les plus graves commis en Côte d’Ivoire pendant la crise postélectorale.

Les limites de la justice ivoirienne

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« La justice ivoirienne n’est, à ce jour, pas la mieux placée pour connaître des crimes les plus graves commis au cours des derniers mois », reconnaît Alassane Ouattara dans une lettre au procureur de la CPI datée du 3 mai, mais publiée mercredi sur le site internet de la CPI. « Toute tentative [de] traduire en justice les plus hauts responsables risquerait de se heurter à des difficultés de tous ordres. »

Alassane Ouattara confirme donc, dans cette missive, son « souhait que [le bureau du procureur] mène en Côte d’Ivoire des enquêtes indépendantes et impartiales sur les crimes les plus graves commis depuis le 28 novembre 2010 sur l’ensemble du territoire ivoirien ». Il dit encore souhaiter que le procureur « fasse en sorte que les personnes portant la responsabilité pénale la plus lourde pour ces crimes soient identifiées, poursuivies et traduites devant la Cour pénale internationale ».

« Je ne ménagerai par ailleurs aucun effort pour réconcilier les Ivoiriens entre eux et clore enfin une décennie de violences et de déchirures », écrit Alassane Ouattara.

« La réconciliation demande que la justice soit rendue, a commenté sa porte-parole Anne Ouloto. Sans vérité ni justice, il n’y a pas de réconciliation. Cela montre que la Côte d’Ivoire est entrée dans une nouvelle ère. »

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La Côte d’Ivoire n’est pourtant pas un État partie au Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. Mais, de façon similaire, en 2003, Laurent Gbagbo avait reconnu sa compétence sur les crimes commis après septembre 2002, alors qu’il avait été victime d’une tentative de coup d’État. (avec AFP)

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