Libye : l’étau se resserre autour de Kadhafi

L’offensive de l’Otan se poursuit en Libye et les heures du régime de Mouammar Kadhafi « seraient comptées ».

Un bâtiment en feu après des frappes de l’Otan, le 17 mai 2011 à Tripoli. © AFP

Un bâtiment en feu après des frappes de l’Otan, le 17 mai 2011 à Tripoli. © AFP

Publié le 18 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Mardi des frappes aériennes ont touché deux bâtiments officiels, les bureaux des services de sécurité intérieure et le siège de l’organe de lutte contre la corruption, tous deux situés non loin de la résidence du colonel Kadhafi, au centre de Tripoli.

Outre les raids aériens dont la capitale libyenne est la cible quasi quotidienne, l’Otan a mis en place une campagne psychologique avec des messages radiodiffusés et des tracts pour appeler les soldats à la désertion. L’Alliance encourage les civils et les troupes fidèles au colonel à se tenir à l’écart des installations militaires.

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À la frontière tunisienne dans le sud, huit rebelles libyens ont été tués et 15 blessés lors d’affrontements entre les troupes de Mouammar Kadhafi et les insurgés. Le gouvernement tunisien a menacé de saisir l’ONU après de nouvelles chutes d’obus libyens sur son territoire. D’après un responsable de la Croix-Rouge sur place, près d’une vingtaine d’obus sont tombés mardi dans ce secteur.

De son côté, la Russie, qui a maintenant des relations avec le régime libyen, a demandé à des émissaires de Kadhafi en visite à Moscou d’appliquer la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et de cesser toute action contre la population civile. Elle a également indiqué avoir appelé Tripoli à « coopérer avec l’ONU pour permettre de livrer l’aide humanitaire sur tout le territoire libyen ».

"Érosion" dans le camp du "Guide"

La Cour pénale internationale (CPI) a émis lundi un mandat d’arrêt contre le colonel, son fils Seif el-Islam et le chef des renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi. Les trois hommes sont accusés de crimes contre l’humanité. « Les preuves recueillies montrent que Mouammar Kadhafi a personnellement commandé des attaques contre des civils libyens non armés », a affirmé Luis Moreno-Ocampo. Le procureur de la CPI a précisé que le colonel avait commis ces « crimes dans le but de préserver son autorité absolue ». Des accusations niées par le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim.

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Par ailleurs, le ministre libyen du pétrole, Choukri Ghanem, figure éminente du régime, a quitté la Libye le l4 mai pour la Tunisie voisine. La rébellion ne sait pas encore s’il allait les rejoindre, mais pour le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, Bernard Valero, si cette défection se confirme, c’est une nouvelle preuve de « l’érosion » qui frappe l’entourage de Mouammar Kadhafi.

Moins de deux mois après le début de l’intervention de l’Otan en Libye, le bilan reste mitigé. L’aviation libyenne « aurait été anéantie avec plus de 80 % des appareils hors service » et « l’armée de terre aurait subi de lourdes pertes », a déclaré le ministre français de la Défense, Gérard Longuet. Mais d’après la CPI et l’ONU, depuis le début du soulèvement, le 15 février, les violences dans le pays ont fait des milliers de morts, et elles ont poussé 750 000 personnes à fuir. (avec AFP)

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