Égypte : la justice enquête sur l’immense fortune des Moubarak
Alors que la justice égyptienne vient de prolonger la détention préventive d’Hosni Moubarak, l’épouse de l’ex-président est à son tour incarcérée. Le couple a été interrogé sur son enrichissement illégal présumé.
Dans le cadre de l’enquête sur la fortune des Moubarak, la justice égyptienne a placé vendredi Suzanne Thabet Saleh, l’épouse de l’ex-raïs Hosni Moubarak, en détention préventive pour 15 jours. Elle est soupçonnée d’enrichissement illégal en ayant abusé de sa position de Première dame.
Le couple avait été interrogé la veille à Charm el-Cheikh par une équipe d’enquêteurs du département des gains illicites, dirigée par Khaled Selim. Une première pour les époux Moubarak, qui n’avaient jusqu’à présent jamais été interrogés par cette section du ministère de la Justice qui cherche des « preuves qu’ils ont abusé de leur position pour s’enrichir illégalement », a expliqué le bureau des enquêteurs.
Mardi, la justice égyptienne a prolongé pour la deuxième fois de 15 jours la détention préventive d’Hosni Moubarak, dans le cadre d’une enquête pour corruption ainsi que pour la répression meurtrière de manifestations qui réclamaient son départ. Selon un bilan officiel, 846 civils sont morts pendant la révolution de janvier et février. Un membre de la commission d’enquête sur la répression avait déjà indiqué que l’ex-président était complice dans les violences.
Procès… ou pas ?
Le procureur général Abdel Meguid Mahmoud doit annoncer dans les prochains jours si Hosni Moubarak sera jugé ou pas, selon une source de son bureau. « L’ex-président risque la pendaison s’il est reconnu coupable », avait affirmé fin avril le ministre de la Justice, Abdel Aziz al-Guindi.
Depuis qu’il a eu un malaise cardiaque le 12 avril, le président déchu est en résidence surveillée à l’hôpital international de Charm el-Cheikh, où une équipe d’enquêteurs s’est rendue mardi pour poursuivre les interrogatoires.
Sous la pression de la rue
Ses deux fils, Gamal et Alaa Moubarak, sont de leur côté incarcérés à la prison de Tora au Caire, faisant également l’objet d’enquêtes pour corruption et pour la répression des manifestations.
Le 10 avril, Hosni Moubarak était sorti pour la première fois de son silence pour se dire victime de « diffamation ». Dans une allocution sonore, il a défendu sa « réputation » et son « intégrité », et assuré que ni lui ni son épouse Suzanne n’avaient de fortune à l’étranger. Il s’est dit prêt à coopérer avec la justice.
Début mai, la Suisse a bloqué quelque 410 millions de francs (320 millions d’euros) appartenant à l’ex-président et son entourage. Plus de deux mois après la chute d’Hosni Moubarak, la pression reste forte en Égypte pour que l’ancien président et sa famille proche soient traduits rapidement devant un tribunal. (avec AFP)
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