Libye : les rebelles grisés par le succès et reçus à la Maison Blanche
Les rebelles libyens ont décidément le vent en poupe. Succès militaires et diplomatiques les poussent à reprendre l’offensive vers l’ouest et Tripoli.
Verra-t-il ou non Barack Obama ? Si l’hypothèse n’est pas évoquée, elle n’est pas totalement exclue… Dans un bref communiqué, la présidence américaine a indiqué que le chef de la diplomatie de la rébellion libyenne, Mahmoud Jibril, serait reçu ce vendredi à la Maison Blanche par le conseiller du président Obama pour la sécurité nationale, Tom Donilon. Mais il devrait également rencontrer « de hauts responsables de l’administration ».
Cette visite à Washington et l’appui de fait qui en découle – les États-Unis n’ont pas encore reconnu le Conseil national de transition (CNT), comme l’ont fait la France, l’Italie et le Qatar – est propre à gonfler le moral des rebelles. D’autant que l’Union européenne a annoncé l’ouverture prochaine d’un bureau à Benghazi, deuxième ville de Libye et capitale de la rébellion.
Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, était d’ailleurs jeudi à Londres pour discuter de la mise en place de ce bureau. Une visite à l’occasion de laquelle il a déclaré que Kadhafi pouvait être visé par l’Otan. « Il est le commandant en chef des forces armées. Il est celui qui encourage tout le monde à combattre. Donc nous estimons justifié qu’il soit une cible légitime. »
Marche vers l’ouest
Enfin et surtout, les rebelles ont le vent en poupe sur le terrain grâce au soutien de l’Otan. Et ils veulent aller de l’avant – c’est à dire vers Tripoli, à 200 km à l’ouest. Mercredi, après de violents combats, les rebelles ont pris l’aéroport de Misrata, ville assiégée depuis plus de deux mois qui se trouve désormais hors de portée des roquettes et obus les forces de Mouammar Kadhafi. Dès le lendemain, voulant pousser leur avantage au maximum, ils se préparaient déjà à marcher sur Zliten, ville de 200 000 habitants à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Misrata.
Dans le reste du pays, la situation semble également favorable aux rebelles. À l’est, des combats sporadiques se poursuivent et la ligne de front se déplace régulièrement entre Ajdabiya et le site pétrolier de Brega, tenu par les pro-Kadhafi 80 km plus à l’ouest.
Carte de Libye indiquant les combats en cours jeudi.
© AFP
Tripoli bombardée
Tripoli est régulièrement bombardée. Des frappes aériennes ont par ailleurs touché tôt jeudi matin le complexe résidentiel du colonel Kadhafi dans la zone de Bab al-Aziziya, faisant trois morts – deux journalistes et leur guide – et 27 blessés, selon un porte-parole du gouvernement. Lors d’une visite guidée du site, un journaliste de l’AFP a pu voir un bâtiment endommagé ainsi que deux cratères formés par des frappes. Les deux reporters tués, Ali al-Graw et Ismail al-Charif, filmaient, d’après M. Ibrahim, des « centaines de gens fêtant leur résistance à l’Otan ».
« La nuit dernière, l’Otan a attaqué un grand complexe fortifié de commandement dans le centre de Tripoli, utilisé pour coordonner les attaques contre les populations civiles et a atteint sa cible », a indiqué un responsable de l’Alliance. « On a affirmé que l’Otan avait attaqué l’ambassade nord-coréenne ; cela n’est pas vrai », la légation étant « située à environ 500 mètres de l’objectif que nous avons frappé », a-t-il affirmé. L’Otan répète qu’elle ne vise pas des personnes mais des cibles « militaires ». Une terminologie qui, en réalité, concerne certaines personnes, au premier rang desquelles Mouammar Kadhafi lui-même. (avec AFP)
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