L’ex-président nigérien Mamadou Tandja est sorti de prison

La cour d’appel de Niamey a annulé la procédure en cours contre Mamadou Tandja. Il est sorti de la prison de Kollo, où il était détenu depuis le mois de janvier.  

Mamadou Tandja, le 19 janvier 2005 à Accra. © AFP

Mamadou Tandja, le 19 janvier 2005 à Accra. © AFP

Publié le 11 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Mamadou Tandja est libre. Après quinze mois passés en résidence surveillée puis en détention à la prison de Kollo, il a été remis en liberté mardi 10 mai, la cour d’appel de Niamey au Niger ayant annulé toute procédure en cours contre lui.

L’ex-président, renversé en février 2010 par une junte militaire, était accusé notamment de détournement de fonds publics de quelque 4 milliards de F CFA (plus de 6 millions d’euros) et de « refus d’obtempérer à une décision de justice » pour avoir passé outre un arrêt de la Cour constitutionnelle contre l’organisation d’un référendum lui permettant de prolonger son second et dernier mandat légal (2004-2009).

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Mais la cour d’appel a annulé « toute la procédure ». « Il est totalement exempté des faits qui lui sont reprochés », a fait savoir un de ses avocats, Me Souley Oumarou, rappelant que son client avait été détenu « arbitrairement et illégalement ».

Plus tôt dans la journée un autre de ses avocats, Me Abdourahmane Lirwana, avait déclaré : « La chambre d’accusation de la cour d’appel a soulevé l’incompétence du juge d’instruction pour instruire des affaires concernant un ex-président. »

Liesse

L’ancien dirigeant du Niger de 1999 à 2010, a été escorté par la Garde nationale depuis la prison de Kollo – où il avait été transféré mi-janvier 2011 au moment de son inculpation  – jusqu’à son domicile, dans le centre de la capitale. Il a été accueilli en danses et en musique, par ses deux épouses, des responsables de son parti et un millier de ses partisans. L’annonce de sa libération a provoqué des scènes de liesse à Diffa, sa localité d’origine.

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Lui n’a pas encore fait de déclaration publique, se bornant à répondre à un journaliste qu’il avait « toujours eu foi en la justice de [son] pays ». Il avait en effet bénéficié d’une ordonnance de remise en liberté provisoire rendue le 3 mai par la cour d’appel mais le parquet avait fait appel de cette décision le même jour.

Le parquet n’avait pas encore réagi mardi à la décision de la cour d’appel de finalement le remettre en liberté.

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Malversations financières

En août  2009, Mamadou Tandja avait organisé un référendum boycotté par l’opposition, qui lui avait permis d’accéder à un nouveau mandat présidentiel, en dépit de ce que prévoyait jusqu’alors la Constitution nigérienne.

Une grave crise politique en avait découlé, débouchant le 18 février de l’année suivante sur un putsch militaire.

La junte, au commandes depuis cette date, a remis le pouvoir entre les mains d’un président civil élu, Mahamadou Issoufou, après une période de transition d’un peu plus d’un an. Issoufou s’est opposé, lors du scrutin présidentiel du 12 mars, à un des membres du parti de Tandja, Seïni Oumarou.

D’après un rapport de la junte publié durant la transition, des malversations financières portant sur plus de 86 milliards de F CFA (129 millions d’euros) ont été commises sous le régime de Mamadou Tandja.  (avec AFP)

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