La rénovation de Cocody a commencé

Fini pollution et eaux verdâtres à Cocody. La plus célèbre baie d’Abidjan sera nettoyée et aménagée. Et, après elle, l’ensemble de la lagune Ébrié. Il était temps.

la vase et les immondices ont remplacé les sports nautiques. © Issouf Sanogo/AFP

la vase et les immondices ont remplacé les sports nautiques. © Issouf Sanogo/AFP

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Publié le 23 juillet 2013 Lecture : 3 minutes.

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Avant de devenir un dépotoir à ciel ouvert, la lagune Ébrié a longtemps fait le bonheur des Abidjanais. « Jusqu’au début des années 1970, c’était une zone de loisirs très appréciée de la population, qui venait s’y baigner, pêcher ou pratiquer des sports nautiques », confirme Aboubacar Bamba, directeur adjoint au Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD). La croissance non maîtrisée et l’urbanisation de la capitale économique ivoirienne ont depuis eu raison de la vocation récréative d’une lagune aux eaux désormais verdâtres et dont les berges sont recouvertes d’immondices. « Nous assistons, depuis trente ans, à une pollution graduelle provoquée par le ruissellement des eaux usées et le déversement de déchets domestiques et industriels, qui, en plus de souiller les baies, provoquent dans certains cas leur remblaiement », s’inquiète le directeur adjoint, qui est également responsable du département environnement et assainissement hydraulique du BNETD, rattaché à la présidence ivoirienne.

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Conscients de l’urgence tant sanitaire qu’environnementale, les pouvoirs publics ont engagé en 2011 un programme complet de réhabilitation de la lagune. Sa première phase porte sur la baie de Cocody, située au pied des principaux quartiers d’affaires et résidentiels d’Abidjan. La baie, qui reçoit également les eaux de l’un des plus grands bassins versants de la métropole, a perdu un tiers de ses 135 hectares, comblé par les couches successives de sable et de vase déposées à chaque nouvelle inondation. Bien décidées à en faire la vitrine de leur plan d’action, les autorités comptent rendre à la baie de Cocody son ampleur originelle. Pour cela, elles vont lancer dans les tout prochains mois une vaste campagne de dragage destinée à évacuer entre 500 000 et 1 million de mètres cubes de sédiments. Le matériel nécessaire a été reçu en mars, et le chantier, qui doit durer une douzaine de mois, est financé par l’ONG suédoise Eco Africa Group à hauteur de 10 milliards de F CFA (15,2 millions d’euros). 

Pistes cyclables

D’importants travaux portant sur l’aménagement des bassins versants ainsi que la réalisation de collecteurs pour la récupération et le retraitement des eaux usées sont également programmés, « avec l’objectif d’éviter à l’avenir tout rejet dans la lagune », précise Aboubacar Bamba. Le plan prévoit aussi l’aménagement des abords de la baie et la remise en valeur des berges, « pour en faire un site à vocations touristique et commerciale, avec hôtels, restaurants, espaces verts et pistes cyclables », indique Yao Kouadio, directeur de l’environnement et du développement du district d’Abidjan. 

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Fortes du soutien de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et de l’Union européenne, les autorités ont pour l’instant réussi à mobiliser 30 milliards de F CFA pour la réalisation de ces projets. Soit moins de la moitié de l’argent nécessaire pour que la baie de Cocody puisse retrouver d’ici à 2015 son lustre d’antan.

Un campus qui roule à l’électrique

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Promis depuis juillet 2012, deux des quatre autobus électriques offerts par le groupe Bolloré sont entrés en service le 20 février sur le campus de l’université Félix-Houphouët-Boigny, à Abidjan. Ces navettes, d’une capacité de 23 places chacune, sont mises à la disposition des étudiants et du personnel pour faciliter leurs déplacements dans l’enceinte de l’université. C’est le premier test grandeur nature mené en Afrique sur ce type de véhicule, équipé d’une batterie identique à celle des Autolib’ parisiennes. Déjà jugé concluant par les autorités ivoiriennes, l’essai doit maintenant être transformé. De nouvelles bornes d’alimentation sont en cours d’installation, et le recrutement et la formation des équipes techniques de maintenance sont menés en ce moment pour que le service puisse être officiellement lancé dans les prochains mois. O.C.

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