Djibrill Bassolé : « Blaise Compaoré ne veut pas s’éterniser au pouvoir »

Lors d’une brève escale à Paris, le 9 mai, le nouveau ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, a répondu aux questions de jeuneafrique.com. Il détaille sa vision des troubles qui frappent son pays et les mesures prises par son gouvernement pour ramener le calme.

Le chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Bassolé est favorable à l’instauration du dialogue. © AFP

Le chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Bassolé est favorable à l’instauration du dialogue. © AFP

Publié le 10 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Jeuneafrique.com : Comment évolue la situation au Burkina Faso ?

Djibrill Bassolé : Aujourd’hui, il y a une accalmie. Le président Blaise Compaoré et le Premier ministre [Luc Adolphe Tiao, NDLR] ont entrepris une série de consultations directes avec les différents acteurs politiques et toutes les couches socio-professionnelles du pays. Un certain nombre de mesures d’urgence ont été prises par le gouvernement. À commencer par la réduction des prix des denrées de grande consommation – riz, lait, sucre, huile… – et une série de mesures visant à augmenter le pouvoir d’achat des populations – réductions ou suppressions de taxes. Surtout, le gouvernement poursuit un certain nombre de projets et programmes qui vont permettre de créer des emplois pour les jeunes. C’est ça le plus important à moyen et à long terme. Il faut des mesures plus structurantes pour notre économie, susceptibles d’occuper cette masse de jeunes qui, parfois, vivent dans l’extrême dénuement et le désespoir.

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Pourquoi avoir attendu que la contestation prenne de l’ampleur pour mettre en œuvre ces mesures ?

Nous n’avons pas attendu qu’il y ait des manifestations pour mettre en place des programmes pour les jeunes. Ils sont en cours. Et de ce point de vue, le Burkina est un exemple de progrès dans la sous-région. Mais il faut tout même garder à l’esprit que nous sommes un pays pauvre, avec des ressources extrêmement limitées. Ce n’est pas comme si nous avions des moyens d’abondance et que nous laissions les populations mourir de faim. Mais à présent nous devons donner un coup d’accélérateur. C’est là que nous aurons besoin de tous nos partenaires bilatéraux, afin qu’ils nous accompagnent dans la croissance et dans le développement.

Parmi les revendications de la société civile, la question de l’article 37 (qui limite à deux quinquennats les mandats présidentiels) revient sans cesse. Celui-ci va-t-il être modifié ?

Naturellement, le président de la République est très ouvert et très réceptif à toutes les critiques qu’il reçoit, qu’elles viennent de la société civile ou de la classe politique. D’où l’instauration du dialogue avec la classe politique et la société civile. C’est l’occasion de discuter ensemble pour trouver des solutions consensuelles qui permettront d’aller vers une alternance démocratique paisible. Son ambition pour le Burkina Faso, c’est de faire en sorte que le pays reste stable, qu’il demeure un modèle de progrès. Son intention, ce n’est pas du tout de s’éterniser au pouvoir.

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Propos recueillis par Malika Groga-Bada.

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