Côte d’Ivoire : plainte contre Laurent Gbagbo pour blanchiment d’argent
La Suisse a reçu une plainte déposée à l’encontre de Laurent Gbagbo et plusieurs de ses proches. La Côte d’Ivoire les accuse de « blanchiment d’argent » via des comptes ouverts dans les banques helvétiques.
Le nouveau régime ivoirien dirigé par Alassane Ouattara a adressé, dès le 29 mars dernier, une plainte en Suisse contre les époux Gbagbo et d’anciens membres du régime pour « blanchiment d’argent ». Elle a été adressée au Ministère public de la Confédération helvétique (MPC), a indiqué lundi 9 mai l’avocat genevois Bruno de Preux, qui représente les intérêts du nouveau régime ivoirien sur le territoire suisse.
« La plainte [formulée au nom de la Côte d’Ivoire, NDLR], a été déposée contre M. Gbagbo, son épouse et toute une série d’anciens fonctionnaires et ministres ivoiriens », a-t-il précisé.
Avoirs de 35 milliards de F CFA gelés
Il s’agit, si la plainte aboutit, de récupérer les avoirs du clan Gbagbo, gelés par la Suisse le 19 janvier dernier. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE, équivalent du ministère) a en effet indiqué mercredi que la Suisse a gelé 70 millions de francs suisses – soit 35 milliards de F CFA – d’avoirs provenant de Laurent Gbagbo et son entourage. L’objectif était alors d’éviter toute tentative de détournement de fonds publics, au moment où la Côte d’Ivoire était en pleine crise postélectorale. Le gel de ces avoirs peut aller jusqu’à trois ans.
La justice ivoirienne devra d’abord parvenir à prouver que cet argent a été obtenu illégalement avant d’être placé sur des comptes bancaires suisses, précise le DFAE. La Côte d’Ivoire peut déposer une demande d’entraide judiciaire, afin que la Suisse lui fournisse des informations sur les comptes suspects. Ces renseignements pourront ensuite servir de preuves dans le cadre d’une procédure judiciaire.
Les juges ivoiriens ont d’ores et déjà ouvert des enquêtes préliminaires à l’encontre de Laurent et Simone Gbagbo, ainsi que certains de leurs proches. Elles visent à faire la lumière sur les crimes commis par l’ancien régime, notamment « exactions », « concussion » et « appels à la haine ». (avec AFP)
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