Côte d’Ivoire : Paul Yao N’Dré proclame Alassane Ouattara président de la République

Alassane Ouattara a été proclamé jeudi président de la République de Côte d’Ivoire par Paul Yao N’Dré, le président du Conseil constitutionnel qui avait ouvert la crise postélectorale en reconnaissant la « victoire » de Laurent Gbagbo au scrutin de novembre. L’ex-chef de l’État sera quant à lui entendu aujourd’hui par la justice. Le jour même où le président Ouattara prêtera à nouveau serment.

Elu le 28 novembre dernier, Alassane Ouattara entre désormais officiellement dans ses fonctions. © Issouf Sanogo / AFP

Elu le 28 novembre dernier, Alassane Ouattara entre désormais officiellement dans ses fonctions. © Issouf Sanogo / AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 6 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Alassane Ouattara en rêvait, Paul Yao N’Dré l’a fait. Jeudi 5 mai, plus de cinq mois après le début de la crise postélectorale, le président du Conseil constitutionnel a officiellement et solennellement proclamé Ouattara « président de la République de Côte d’Ivoire ».

Celui qui avait ouvert la crise en proclamant Laurent Gbagbo, dont il est un proche, vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre, la referme enfin ; maintenant que son mentor été arrêté le 11 avril et est placé en résidence surveillée à Korhogo.

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Le président ivoirien avait déjà prêté serment par écrit en décembre dernier. Un serment qu’il doit renouveler ce vendredi, oralement cette fois, à 16 heures (locales et GMT) au palais présidentiel d’Abidjan. Avant d’être officiellement investi le 21 mai dans la capitale politique Yamoussoukro.

Virage à 180 degrés

Le Conseil constitutionnel a proclamé Alassane Ouattara président après avoir « fait siennes » les décisions « contraignantes » prises par l’Union africaine (UA) qui avait reconnu le président élu et pressait Gbagbo de partir, a déclaré Yao N`Dré. La décision lue par Yao N’Dré prouve le virage à 180 degrés de l’organe qu’il dirige.

Car dans sa décision, celui-ci précise que la Côte d’Ivoire étant membre de l’UA, « les normes et dispositions internationales acceptées par les organes nationaux compétents ont une autorité supérieure à celles des lois et décisions juridictionnelles internes ».

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« La vérité des urnes vient d’être confirmée par le Conseil constitutionnel. Le parcours a été long. Toute la communauté internationale a suivi le processus électoral, c’est dommage qu’on soit passé par d’autres chemins pour en arriver là », a déclaré à la presse le ministre ivoirien de la Justice, Jeannot Kouadio Ahoussou, peu après la décision du Conseil constitutionnel.

Coïncidence troublante

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« Habituellement la prestation de serment se fait lors de la cérémonie d’investiture, mais dans ce cas précis […] le Conseil constitutionnel va jouer son rôle demain », vendredi, a déclaré Paul Yao N’Dré après avoir présenté à M. Ouattara la décision du Conseil le proclamant chef de l’État.

Coïncidence troublante : la prestation de serment vendredi se déroulera le jour même où Laurent Gbagbo sera entendu par le procureur de la République d’Abidjan à Korhogo (nord), dans le cadre d’une enquête préliminaire portant sur des accusations de crimes et exactions, de concussion et d’appels à la haine. Son épouse, Simone Gbagbo, sera pour sa part entendue par le même procureur, samedi à Odienné (nord-ouest), où elle est assignée à résidence depuis le 22 avril. (avec AFP)

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