Aide au développement : l’Union européenne renoue avec Abidjan, Conakry et Khartoum
Le commissaire européen chargé du Développement, Andris Piebalgs, entame une mini-tournée en Afrique ce vendredi. Il doit visiter la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Soudan, trois pays ayant connu de graves crises, et qui devraient voir la coopération européenne redémarrer.
![Le commissaire européen chargé du développement, Andris Piebalgs. © Reuters](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/05/06/006052011112654000000piebalgsvid.jpg)
Le commissaire européen chargé du développement, Andris Piebalgs. © Reuters
Recoller les morceaux. C’est tout l’enjeu de la mini-tournée africaine que Andris Piebalgs, commissaire européen au Développement, commence à Abidjan ce vendredi.
Du 6 au 15 mai il visitera la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Soudan, trois pays qui ont connu de graves crises ayant conduit à la suspension de l’aide européenne.
Reprise rapide pour la Côte d’Ivoire, moins pour la Guinée
En Côte d’Ivoire, la reprise de la coopération européenne devrait être rapide, maintenant que le président élu et reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, est installé. « La Côte d’Ivoire a besoin de beaucoup de soutien très vite », explique Piebalgs à jeuneafrique.com, afin de renforcer « la démocratie, les droits de l’homme [pour que] le pays redémarre très vite » (voir la vidéo ci-dessous).
Selon Piebalgs, le profil d’Alassane Ouattara (ancien haut fonctionnaire du FMI) devrait faciliter les choses, au moins pour la compréhension de la « bureaucratie » bruxelloise. Le commissaire européen tient d’ailleurs à affirmer que l’enveloppe d’urgence de 180 millions d’euros, déjà promise à la Côte d’Ivoire, n’est qu’un début et qu’il continue de rechercher des financements.
Du point de vue de l’Union européenne (UE), la situation est plus complexe quant à la Guinée qui a organisé les premières élections libres et démocratiques de son histoire il y a déjà six mois. La coopération bilatérale avec Conakry reste pour l’instant gelée : l’UE n’a toujours pas repris ses versements directs au gouvernement guinéen.
Il faudra d’abord que Conakry organise les prochaines élections législatives dans de bonnes conditions, rappelle-t-on dans l’entourage du commissaire européen. La visite d’Andris Piebalgs vise toutefois à montrer le soutien de l’UE aux nouvelles autorités guinéennes dans cette période délicate.
L’"impossible" rencontre avec Béchir
Après une escale à Istanbul pour la 4e Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA-IV) le 10 mai, Andris Piebalgs redécollera pour le Soudan, où il effectuera une visite du 12 au 15 mai.
L’UE entend aider le futur État sud-soudanais à ses débuts (un prêt de plusieurs dizaines de millions d’euros est à l’étude à Bruxelles). Mais Andris Piebalgs ne fera pas l’impasse sur Khartoum, malgré la mauvaise réputation de son président en Occident.
Si une rencontre avec le Omar el-Béchir est inenvisageable pour des raisons politiques, des entretiens sont prévus avec plusieurs de ses ministres.
Le gouvernement soudanais est toujours privé d’aide directe de l’UE, mais Bruxelles souhaite visiblement l’encourager, au moment où Khartoum semble prêt – sous certaines conditions – à laisser les Sud-Soudanais prendre leur indépendance.
L’interview d’Andris Piebalgs :
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