Tunisie : la théorie du complot selon Farhat Rajhi

Dans une interview diffusée sur Facebook et dans les médias tunisiens, l’ancien ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi a lancé une véritable bombe. Selon lui, les forces contre-révolutionnaires sont à l’œuvre au sein du gouvernement et le comploteur en chef ne serait autre que Kamel Eltaïef, l’ancien ami intime de Ben Ali.

L’ancien ministre tunisien de l’Intérieur Farhat Rajhi, le 25 mars 2011 à Tunis. © AFP

L’ancien ministre tunisien de l’Intérieur Farhat Rajhi, le 25 mars 2011 à Tunis. © AFP

Publié le 5 mai 2011 Lecture : 1 minute.

Un franc-tireur nommé Farhat Rajhi. L’ ex-ministre de l’Intérieur et magistrat de formation, qui avait déjoué une tentative de déstabilisation de la Tunisie début février, a lancé une vraie bombe médiatique. Dans une interview volée avant sa mise en ligne sur le site d’information Nour Press, et aussitôt lancée sur Facebook en pleine nuit, Farhat Rajhi explique aux Tunisiens pendant près d’une demi-heure qu’il n’y a pas eu de révolution… mais une simple révolte.

Selon lui, l’actuel Premier ministre du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebsi, serait un menteur, tandis que le général Ammar, héros de la révolution, aurait surtout comme objectif de défendre les intérêts des Sahéliens – qui habitent une région traditionnellement associée à l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) – et Kamel Eltaïef, l’ancien ami intime de Zine el-Abidine Ben Ali, serait l’éminence grise de ceux qui œuvrent dans l’ombre à la contre-révolution. Farhat Rajhi réitère même ses propos sur les ondes de Express FM à 3 heures du matin…

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Manifestations à Sfax et Kairouan

En s’exprimant ainsi, l’ex-ministre apporte de l’eau au moulin du parti islamiste Ennahdha, au moment où ce dernier commençait à perdre de sa crédibilité. Ses déclarations ont aussitôt provoqué des manifestations à Sfax et Kairouan tandis que le gouvernement et Kamel Eltaïef déclaraient leur indignation et se réservaient le droit d’engager des poursuites.

À quelques mois de l’élection d’une Assemblée constituante, le processus démocratique tunisien n’a peut-être jamais été aussi fragile.

Voir les 3 vidéos de Farhat Rajhi (23 minutes au total)

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Farhat Rajhi (d.) avec des ministres et le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi (c.). © Fethi Belaid / AFP

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