Contestation au Burkina Faso : Faure Gnassingbé s’en mêle

En visite pour quelques heures à Ouagadougou, le président togolais Faure Gnassinbé a appelé les Burkinabè au « calme, à la paix et à la concorde nationale », en faisant référence à « l’expérience des Togolais ».

Des partisans de l’opposition burkinabè manifestent, le 30 avril 2011 à Ouagadougou. © AFP

Des partisans de l’opposition burkinabè manifestent, le 30 avril 2011 à Ouagadougou. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 4 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Le Togo doit-il être un exemple pour les manifestants et émeutiers Burkinabè ? Son président, Faure Gnassingbé, a en tout cas comparé la contestation qui enflamme le pays des hommes intègres (et qui vise en partie son homologue burkinabè Blaise Compaoré) avec le passé récent de son pays.

« Nous pensons que dans la vie d’un pays, il y a toujours des problèmes, mais leur résolution doit passer par le dialogue », a-t-il plaidé, lors d’une visite de quelques heures à Ouagadougou mardi.

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« Quand on emprunte d’autres voies, on a l’impression de pouvoir aller plus vite mais en réalité, à la fin, on perd beaucoup de temps et il y a beaucoup de dégâts. Ça, c’est l’expérience des Togolais. »

Violences et ralliements

Faure Gnassingbé n’y a pas fait de référence directe, mais le public averti a compris à quoi il pensait : la violente contestation de sa première élection, en 2005. Il succédait alors à son propre père, Gnassingbé Eyadéma, qui avait régné pendant trente-huit ans sur le pays. Les affrontements avaient fait entre 400 et 500 morts selon l’ONU.

Lors de la dernière élection présidentielle togolaise, en mars 2010, Faure Gnassingbé a été réélu et, en dépit des accusations de fraudes de son principal concurrent, Jean-Pierre Fabre, le pays n’a pas connu d’épisode de violences comparable à celui de 2005.

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En prononçant ces quelques mots à Ougadougou, Faure Gnassingbé avait aussi, sans doute, une pensée pour Gilchrist Olympio, son opposant historique, héritier d’un passé familial fait de lutte pour le pouvoir. En effet, le père de Gilchrist Olympio, Sylvanus qui fut président de la République togolaise, est mort assassiné le 13 janvier 1963 lors du couop d’Etat de Gnassingbé Eyadéma (à l’époque sergent-chef Étienne Eyadéma).

Après des décennies d’opposition frontale et d’exil, Gilchrist Olympio a finalement signé, en mai 2010, un accord avec le pouvoir togolais, au prix d’une division de son propre mouvement politique.

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Situation différente au Burkina

Mais la situation du Burkina Faso semble bien différente : à la dernière élection présidentielle, Blaise Compaoré a été réélu avec plus de 80 % des voix mais sans grand enthousiasme de la part des Burkinabè (53 % de participation pour les 3,2 millions d’inscrits sur les listes électorales, sur une population de 16 millions d’habitants).

Surtout, la contestation à laquelle fait face Blaise Compaoré est diffuse (elle concerne de très nombreuses catégories professionnelles, dont certaines protestent contre d’autres). Elle n’est pas incarnée non plus par un leader incontestable : la « grande manifestation » organisée par l’opposition samedi dernier n’a rassemblé que quelques centaines de personnes…

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