Côte d’Ivoire : la CPI doit ouvrir une enquête prochainement
Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a indiqué qu’il s’apprêtait à demander à son tribunal d’ouvrir une enquête sur les massacres commis en Côte d’Ivoire. Quant à la procédure engagée par la justice ivoirienne, les auditions de Laurent et Simone Gbagbo ont été repoussées à la fin de la semaine.
![Laurent Gbagbo le 2 mai 2011 à Korhogo. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/05/04/004052011091923000000gbagbo.jpg)
Laurent Gbagbo le 2 mai 2011 à Korhogo. © AFP
Les avocats d’Alassane Ouattara lui avaient adressé un mémorandum, puis le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, avait indiqué début avril vouloir ouvrir une enquête sur les « massacres commis de façon systématique ou généralisée » en Côte d’Ivoire. Première démarche en ce sens, il prépare à présent une demande officielle à la Chambre préliminaire de la CPI pour l’autoriser à réaliser des investigations.
À la mi-avril, Alassane Ouattara avait de son côté indiqué qu’il allait demander à la CPI « d’engager des investigations » sur les massacres survenus dans l’ouest du pays, alors même que ses partisans sont accusés d’être responsables de certaines tueries, survenues notamment fin mars. « Ces massacres sont inadmissibles, indignes […], je suis révolté […] Je ferai tout pour que ces condamnations soient un exemple, non seulement pour les Ivoiriens, mais aussi pour l’Afrique et le monde entier », avait promis le chef de l’État ivoirien, soulignant qu’il souhaitait que ces enquêtes débutent « le plus rapidement possible ».
Les avocats des Gbagbo ne sont pas prêts
Parallèlement, la justice nationale doit commencer cette semaine à auditionner Laurent Gbagbo et sa femme Simone, dans le cadre d’une enquête préliminaire portant sur des accusations d’exactions et de concussion. « Laurent Gbagbo aurait du être entendu [mercredi 4 mai, NDLR], mais ses avocats ne sont pas prêts. Nous avons décidé de reporter de quelques jours, au vendredi 6 mai », a déclaré hier le procureur de la République d’Abidjan, Simplice Kouadio Koffi, qui mène l’enquête et rencontrera lui-même l’ancien chef de l’État à Korhogo, où il est en résidence surveillée.
Comme quelque 200 personnalités de l’ancien régime, les Gbagbo sont en résidence surveillée dans différentes villes du pays, en vertu d’une loi permettant au président d’arrêter pour une durée de six mois renouvelable des personnes présentant un risque de trouble à l’ordre public. « L’audition de Simone Gbagbo a été repoussée pour les mêmes raisons. Elle aura lieu samedi 7 mai. L’audition des personnes assignées à résidence à l’hôtel La Nouvelle Pergola à Abidjan débutera dès [mercredi]. Elle aura lieu la semaine prochaine pour celles qui se trouvent dans d’autres villes du pays », a encore indiqué M. Koffi.
« Nous avons exclu [de cette enquête préliminaire, NDLR] ce qui relève de la compétence de la Cour pénale internationale [CPI], comme les crimes contre l’humanité », avait précisé le 30 avril le ministre de la Justice, Jeannot Kouadio Ahoussou, qui avait également indiqué la présence d’une délégation technique de la CPI, depuis six jours en Côte d’Ivoire. (avec AFP)
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