Bouteflika promet modernisation de la presse et réforme de l’Algérie en profondeur
Constitution, loi sur les médias, sur le code électoral… la législation algérienne va être passée au crible dans les prochains mois. Objectif : réformer et moderniser le pays pour répondre aux attentes de la population.
Le mot est lâché : Abdelaziz Bouteflika veut « moderniser » la presse. Si le pays compte plus de 80 publications privées, la quasi-totalité de l’audiovisuel est aujourd’hui contrôlée par l’État. Le président algérien, qui avait lui-même introduit le délit de presse – passible de prison – en 2001, avait déjà annoncé en avril dernier que la dépénalisation de cette mesure serait bientôt examinée. Lundi 2 mai, il a réitéré cette promesse, ajoutant qu’il confiait aussi au gouvernement le soin d’élaborer un nouveau projet de loi sur l’information.
Cette réforme se fera en consultation avec la « famille de la presse », a-t-il dit à l’ouverture du Conseil des ministres. Elle visera à consolider la liberté de la presse et à moderniser le secteur des médias, via notamment la mise en place d’une commission indépendante d’experts nationaux.
Elle aura pour mandat « de proposer les voies et les moyens d’améliorer le paysage audiovisuel, de promouvoir la communication par le biais des nouvelles technologies de l’information et d’identifier les domaines à travers lesquels l’aide publique contribuera à l’épanouissement de la presse écrite », a-t-il encore précisé.
Ces changements seront suivis par la création d’une autorité de régulation des médias, chargée de veiller, après promulgation de la nouvelle loi sur les médias, « au respect des principes consacrés par la liberté d’expression, de garantir un accès équitable des partis politiques aux médias audiovisuels et de concourir au respect de l’éthique et de la déontologie », a-t-il dit.
Promesses de changement
Cette volonté de légiférer sur la liberté de la presse accompagne une plus large refonte du pays. Après le vent de révolte qui a parcouru le monde arabe, l’Algérie est restée debout face aux manifestations au prix de promesses de changement qu’elle doit désormais tenir. Abdelaziz Bouteflika a donc aussi chargé lundi le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, de mener des consultations avec les différents partis politiques.
Au menu : la modification de la Constitution de 1996, une révision de la loi électorale, de la loi sur les partis politiques et du code de l’information. Ces acteurs (partis politiques mais aussi personnalités publiques de tous les courants) seront largement consultés sur toutes les réformes politiques à promouvoir, a indiqué le chef de l’État.
Dès la fin de ces consultations, Bouteflika nommera une commission compétente pour en examiner les résultats et élaborer le projet de révision de la Constitution qui lui sera ensuite soumis, est-il précisé de sources officielles. Les parlementaires donneront ensuite leur accord ou non, avant que la population soit consultée via un référendum. La feuille de route estimée par le président se déroule jusqu’à l’automne prochain, date à laquelle les réformes devront être entérinées. (avec AFP)
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