Vers la réouverture permanente de la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza

Le gouvernement égyptien a annoncé son intention de rouvrir prochainement de manière définitive sa frontière avec la bande de Gaza, soumis à un blocus d’Israël depuis 2008. Une décision qui inquiète au plus haut point l’État hébreu, déjà contrarié par le rapprochement entre le Fatah et le Hamas.  

Une femme au terminal frontalier de Rafah. © AFP

Une femme au terminal frontalier de Rafah. © AFP

Publié le 29 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

L’Égypte est sur le point de rouvrir de façon permanente sa frontière avec la bande de Gaza, a déclaré vendredi le ministre des Affaires étrangères, Nabil al-Arabi, sur la chaîne de télévision Al-Jazira. Lors de son intervention, celui-ci a qualifié de « honteuse » la fermeture en 2008 par le président déchu Moubarak du terminal frontalier de Rafah – le seul point d’entrée de la bande de Gaza à ne pas être contrôlé par Israël.

L’objectif revendiqué par le ministre est d’alléger le blocus imposé à la bande de Gaza par Israël depuis juin 2006. L’ancien régime justifiait la fermeture de la frontière par la lutte contre les trafics mais était régulièrement accusé de complicité de fait avec l’État hébreu.

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Désormais, les nouvelles autorités égyptiennes se veulent solidaires avec le sort des populations de Gaza. Dans une déclaration mercredi au quotidien indépendant al-Chourouq, al-Arabi a ainsi affirmé que son pays ne pouvait « pas ignorer la souffrance inhumaine du peuple palestinien. »

Florissante contrebande

Un responsable du Hamas chargé des frontières, Hatem Ewideh, s’est réjoui de la réouverture prochaine du terminal, en soulignant l’importance vital de ce point de passage pour le commerce palestinien. Le blocus avait entraîné une florissante contrebande de marchandises, d’armes et d’argent à travers de très nombreux tunnels souterrains. Et de très nombreux produits de nécessité manquaient aux Gazaouis, quand ils n’étaient pas hors de prix.

Jusqu’ici l’Égypte n’ouvrait le terminal de Rafah que de façon exceptionnelle, pour des raisons humanitaires, le blocus étant condamné par le secrétaire général de l’ONU, Ban ki-Moon. Mais depuis la chute du président Moubarak, l’étau s’était déjà desserré. L’agence officielle Mena a rapporté vendredi que le rythme des passages était soutenu à Rafah ces derniers jours : 11 800 entrées en Égypte (des malades, des étudiants et des détenteurs de nationalités étrangères) et 10 925 départs pour Gaza.

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Gaza exulte, Israël s’inquiète

La décision égyptienne a été saluée par l’Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie, ainsi que par le mouvement islamiste du Hamas, contrôlant la bande de Gaza. « Nous nous félicitons de ce pas de l’Égypte. Cela fait longtemps que nous faisions pression pour que soit mis fin aux souffrances de la population de Gaza », a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat à Ramallah.

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La brèche dans le blocus de gaza pourrait cependant avoir des conséquences stratégiques néfastes pour la sécurité de l’État hébreu, selon un haut responsable israélien. De fait, l’amélioration des relations entre l’Égypte et le Hamas ne laisse pas Israël indifférent, elle l’inquiète. D’autant plus qu’il y a deux jours, l’État égyptien a parrainé l’accord de réconciliation entre les deux mouvements ennemis palestiniens, le Fatah et le Hamas, qui doit être signé mercredi prochain au Caire. (avec AFP)

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