Les Libyens s’affrontent dans le village tunisien de Dehiba
À la poursuite de rebelles et de réfugiés libyens, les forces de Mouammar Kadhafi se sont introduites en territoire tunisien. Le village de Dehiba, au sud du pays, était vendredi matin le théâtre de violents affrontements.
Le poste frontalier de Dehiba entre la Tunisie et la Libye, est devenu un point stratégique du conflit libyen. Après être passé trois fois des mains des rebelles à celles des combattants pro-Kadhafi, il est aujourd’hui le théâtre d’une guérilla qui déborde la frontière. Les combats et les tirs de mortier ont duré toute la nuit et, vendredi matin, les forces libyennes pourchassaient les rebelles jusque dans le village de Dehiba, au sud de la Tunisie, où sont installés des camps de réfugiés libyens.
Selon le photographe Nicolas Fauqué qui est sur place, la situation est très tendue et les tirs s’entendent dans la ville, alors que l’armée tunisienne ne s’est pas encore déployée dans les rues et que l’hôpital de Dehiba est débordé par le nombre des blessés. Une Tunisienne aurait déjà été tuée à cause de ces affrontements qui renforcent la légitimité de l’intervention de l’Otan contre le régime de Kadhafi.
Les excuses de Tripoli
Jeudi soir, la Tunisie a dénoncé une violation de son intégrité territoriale par la Libye. Face aux combats inter-libyens au poste-frontière de Dehiba, le ministère des Affaires étrangères tunisien a manifesté sa « grande préoccupation » dans un communiqué et dénoncé « une atteinte à la sécurité des habitants de cette région. » Le 19 avril dernier, au moins deux obus de mortier des forces loyalistes avaient atteint le territoire tunisien de la frontière. Tripoli s’en était excusé.
Mais face à la « dangereuse escalade militaire » de ces derniers jours, le gouvernement tunisien demande à Tripoli de prendre « des mesures immédiates » pour mettre fin aux violations territoriales, en veillant notamment à ce que les forces armées libyennes s’abstiennent de tout acte mettant en danger les habitants et installations de Tunisie.
En attendant, l’armée tunisienne a envoyé des renforts dans la région de Dehiba, située à environ 200 km au sud de Ras Jedir, le principal point de passage entre les deux pays. Un nombre non précisé de gardes nationaux et de véhicules blindés ont convergé vers la zone jeudi après-midi.
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