Burkina Faso : les mutineries s’étendent aux forces de police dans tout le pays

Fin de semaine agitée pour Blaise Compaoré. Une nouvelle mutinerie, de policiers cette fois, a éclaté à Ouagadougou et d’autres villes du Burkina Faso, après que de violentes émeutes ont secoué Koudougou. Et l’opposition appelle à une grande manifestation contre le régime samedi.

Pneus brûlés et barrages lors d’une manifestation, le 16 avril 2011 à Ouagadougou. © AFP

Pneus brûlés et barrages lors d’une manifestation, le 16 avril 2011 à Ouagadougou. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 28 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Les turbulences continuent au Burkina Faso. Après les violentes manifestations d’hier à Koudougou, épicentre des contestations variées qu’affronte le régime de Blaise Compaoré depuis deux mois, une nouvelle mutinerie a éclaté à Ouagadougou et dans d’autres grandes villes du pays. Pour la première fois, ce sont les forces de police qui sont touchées.

Leur révolte a débuté mercredi soir dans une caserne des Compagnies républicaines de sécurité (CRS, police) située dans le quartier de Dassasgho, dans l’est de la capitale.

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En dépit du couvre-feu nocturne, les policiers se sont mis à tirer en l’air vers 22 heures (locales et GMT) puis sont sortis dans les rues du quartier tout en continuant à se servir de leurs armes. Les tirs ont repris jeudi matin et se sont ensuite étendus au commissariat central de Ouagadougou, autour duquel des barricades avaient été érigées.

Des policiers des villes de Bobo-Dioulasso (la deuxième ville du pays), Fada N’Gourma (est), Dédougou, Manga et Pô ont également tiré en l’air entre mercredi soir et jeudi matin.

Toutes les couches de la population

Comme les militaires avant eux, ils réclament l’amélioration de leurs conditions financières. La vie chère et le régime du président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, sont la cible de toutes les protestations, qui touchent la quasi-totalité des couches de la population : militaires, jeunes, élèves et étudiants, magistrats, commerçants, personnels de santé, producteurs de coton et maintenant policiers. Pour l’instant, le bilan de ces manifestations est d’au moins six morts (dont quatre étudiants), des blessés, d’innombrables pillages commis par les soldats mutins, des dégâts matériels considérables, et des viols.

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L’opposition prend le train en marche et appelle à une grande manifestation samedi à Ouagadougou contre Blaise Compaoré qui, depuis 1991, s’est fait réélire quatre fois avec plus de 80 % des voix dans des scrutins contestés par ses opposants. Pour tenter de contrer le mécontentement populaire grandissant, Compaoré a limogé les principaux chefs de l’armée et nommé un nouveau Premier ministre. Luc Adolphe Tiao a formé un gouvernement composé de proches et de fidèles du président, qui s’y est lui-même attribué le ministère de la Défense. (avec AFP)

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