Cameroun : la discorde de la banane

La police camerounaise a interdit mercredi à Yaoundé la projection d’un documentaire sur les conditions d’exploitation de la banane dans le pays.

Publié le 27 avril 2011 Lecture : 1 minute.

La banane serait-elle devenue le fruit de la discorde ? La police camerounaise a coupé court au débat. Mercredi, à la Fondation Muna à Yaoundé, elle a interdit la projection d’un documentaire critique à l’égard de la société Plantations du Haut Penja (PHP), premier producteur de bananes au Cameroun.

Pour les organisateurs, la projection, privée, ne nécessitait aucune autorisation particulière. « Le gouvernement nous empêche de nous exprimer », a affirmé Franck Bieleu, le réalisateur.

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Exploitation et expropriation

Dans son film, il dénonce les conditions de travail des ouvriers besognant en moyenne quatorze heures par jour pour 23 000 F CFA (environ 35 euros) par mois, soit moins du salaire minimum, évalué à 43 euros. Autre observation : l’exposition aux risques sanitaires via l’épandage de pesticides.

La question foncière n’est pas oubliée. Franck Bieleu critique en effet l’expropriation des petits exploitants, dont les terres seraient « remises » à la compagnie franco-américaine.

« Des personnes qui ont refusé de céder leurs terres ont été emprisonnées », affirme le réalisateur. Pour Bieleu la compagnie PHP « est extrêmement puissante » et compte « dans ses rangs des élites locales et des responsables politiques ».

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Il s’agit de la deuxième intervention des forces de l’ordre en quelques jours. Déjà, la semaine dernière, deux réalisateurs français et six Camerounais avaient été placés en garde à vue pendant une nuit lors du tournage à Mbandjock (centre) d’un documentaire sur l’accaparement présumé des terres par la Socucam (Société sucrière du Cameroun), principal producteur de sucre du pays. (Avec AFP)

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