Côte d’Ivoire : les miliciens pro-Gbagbo tiennent encore Yopougon

Les combats à l’arme lourde continuaient lundi à Yopougon, entre miliciens favorables à Laurent Gbagbo et soldats des FRCI qui tentent de les déloger. Le temps est compté pour Alassane Ouattara, qui doit rapidement pacifier Abidjan afin de relever les défis de la relance et de la réconciliation.

Des militiens pro-Ouattara à Abobo, un quartier d’Abidjan, le 20 avril 2011. © AFP

Des militiens pro-Ouattara à Abobo, un quartier d’Abidjan, le 20 avril 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 26 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Pas de trêve de Pâques pour les combattants de Côte d’Ivoire. Lundi, dans le quartier de Yopougon à l’ouest d’Abidjan, des tirs d’arme lourde ont été entendus. Signe que deux semaines après la chute de Laurent Gbagbo, les miliciens qui lui sont favorables rejettent toujours l’appel à désarmer lancé par le président ivoirien Alassane Ouattara. Cela malgré les négociations entamées le 18 avril.

« Depuis le matin ils ont commencé à tirer, à l’arme lourde. On ne sait pas ce qui se passe. On ne peut pas sortir », a déclaré hier soir une habitante du secteur baptisé « Niangon », dans le sud du quartier. Les miliciens présents dans la zone « sont des jeunes de 17-18 ans, habillés en civil, tous armés », a-t-elle indiqué, sans préciser l’origine des tirs.

la suite après cette publicité

Jeunes combattants

Un autre habitant, du secteur « Toits rouges », un peu plus au nord, a dit quant à lui entendre « régulièrement de fortes détonations depuis quatre jours », tôt le matin et en fin de journée. « Il y a de jeunes combattants qui circulent en pick-up, qui vont, qui viennent. On se blottit dans la maison », a-t-il ajouté.

Les combattants, que tous les témoins décrivent comme jeunes, pourraient être des « patriotes » fanatisés par des mois d’embrigadement et les meetings de leur chef Charles Blé Goudé, en fuite. Celui-ci a pour l’instant refusé d’appeler ses partisans à déposer les armes.

Ouattara perd patience

la suite après cette publicité

Le temps est compté pour Ouattara qui, s’il veut exercer pleinement le pouvoir, doit en urgence pacifier le pays pour éviter qu’une nouvelle guerre civile ne s’y installe. Conscient de ce défi, le nouveau président a menacé vendredi de « désarmer par la force » les derniers groupes armés encore actifs à Abidjan, s’ils ne déposent pas « rapidement » les armes. Après des négociations avec les FRCI, certains chefs miliciens se sont engagés à déposer les armes en échange d’une protection. Mais ils ne l’ont pas fait jusque-là.

Ouattara a également un autre problème : celui posé par le « commando invisible » de l’ex-putschiste Ibrahim Coulibaly, dit « IB », dont il a également exigé le désarmement. La milice, qui contrôle une bonne partie des quartiers nord d’Abidjan (Abobo et Anyama), a dit lundi avoir demandé à rencontrer le président pour se mettre à sa disposition.

la suite après cette publicité

Plus aguerris que les soldats des FRCI, ayant une meilleure connaissance de la capitale économique ivoirienne, ses combattants pourraient être une arme redoutable contre les miliciens pro-Gbagbo de Yopougon. Du moins si Ouattara l’accepte… et s’il arrive à imposer sa volonté à son Premier ministre Guillaume Soro, ancien frère d’arme et rival déclaré de « IB ». (avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Le « général IB » assure être optimiste quant à la reconnaissance de son action par Ouattara. © Capture JA.

Côte d’Ivoire : « IB » veut sa part de la victoire contre Gbagbo

Fin de partie pour Laurent Gbagbo. © AFP

Côte d’Ivoire : le jour où Laurent Gbagbo a été arrêté

Contenus partenaires