Égypte : complicité de Moubarak dans la mort de 846 manifestants

Depuis la chute d’Hosni Moubarak, le 11 février dernier, les Égyptiens réclament justice. Une commission d’enquête instituée par l’ancien raïs a retenu la complicité de ce dernier dans les sanglantes répressions des manifestations populaires qui ont causé la mort de 846 personnes.

Manifestation anti-Moubarak, le 1er février 2011 au Caire © AFP

Manifestation anti-Moubarak, le 1er février 2011 au Caire © AFP

Publié le 20 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Selon un juge égyptien, Hosni Moubarak est complice du meurtre de 846 civils enregistrés lors de la répression du soulèvement populaire en Égypte, en janvier et février derniers. Dans un rapport remis mardi 19 avril, une commission d’enquête, désignée par le gouvernement du président déchu, a prouvé la responsabilité de ce dernier dans les exactions commises par les forces de l’encien régime contre les manifestants.

Autorisation du raïs

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« Ce qui est confirmé est que [pour utiliser des balles réelles contre les manifestants], il est nécessaire d’avoir au préalable l’autorisation de Moubarak. Les tirs ont duré plusieurs jours, et leurs auteurs n’ont pas été tenus pour responsables », précise le juge Omar Marwane, secrétaire général de la commission. « Cela confirme son implication et sa responsabilité. »

L’enquête dénonce l’usage excessif de la force pour réprimer les manifestants, et ce, dès le début de la contestation, le 25 janvier. Accusées d’avoir délibérément fauché les manifestants avec leurs véhicules, les forces police ont bien ouvert le feu, rejointes par des snipers de l’unité antiterroriste des services de la sécurité de l’État, aujourd’hui dissous.

Quand les balles « n’ont pas tué les victimes, elles ont mutilé leurs visages et détruit leurs yeux », relève le rapport. Ajoutant que les hôpitaux avaient fait état d’un grand nombre de blessés atteints aux yeux par des tirs.

Selon la commission, des policiers en civil et des dirigeants du PND (Parti national démocrate, dissous) sont également responsables de l’attaque du 2 février, désormais connue sous le nom de « bataille des chameaux ». Au cours de cette journée, des hommes à cheval et à dos de chameaux avaient attaqué les manifestants à la place Al-Tahrir.

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Plusieurs responsables sur la sellette

L’ancien président égyptien sera-t-il jugé ? Dimanche 10 avril, après de nouvelles protestations populaires, Hosni Moubarak était convoqué devant la justice pour répondre de ses actes. Alors qu’il était jusque là retranché à Charm el-Cheikh, la station balnéaire sur la mer Rouge où il était en résidence surveillée, le président déchu a été placé mercredi en détention provisoire pour 15 jours. Il risque la pendaison.

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Si Hosni Moubarak doit rendre des comptes, il n’est pas le seul sur la sellette. Le juge Marwane a indiqué que la commission avait remis au procureur général une dizaine de noms de dirigeants accusés d’être impliqués dans la répression.

L’ex-ministre de l’Intérieur égyptien Habib el-Adli est actuellement jugé pour des tirs contre des manifestants. Les deux fils Moubarak, Alaa et Gamal, ainsi que plusieurs anciennes figures du régime sont détenus ou jugés pour des motifs de répression et de corruption. Car aux violences policières commises pendant les trente années Moubarak, s’ajoute la corruption notoire en vigueur sous son règne, et à tous les échelons. (Avec AFP)

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