Libye : la coalition apporte un soutien renouvelé aux insurgés

L’Otan a bombardé plusieurs « centres de commandement » de l’armée de Mouammar Kadhafi, tandis que la Grande-Bretagne a officiellement annoncé l’envoi de conseillers « militaires expérimentés » aux insurgés libyens. Des militaire français et italiens doivent aussi être présents à Benghazi « dans les prochains jours ». Mais les Occidentaux continuent d’affirmer que les insurgés ne bénéficient d’aucune aide militaire directe.

Deux Super Etendards français, le 17 avril 2011 en mer Méditerranée. © AFP

Deux Super Etendards français, le 17 avril 2011 en mer Méditerranée. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 19 avril 2011 Lecture : 3 minutes.

Des soldats occidentaux vont venir épauler les insurgés libyens. Le Royaume-Uni a annoncé mardi qu’une équipe de « militaires expérimentés » allait rejoindre sa cellule diplomatique déjà sur place.

Ces hommes « ne participeront pas à la préparation ou à l’exécution d’opérations du CNT » (Conseil national de transition, le commandement des insurgés) ni même à l’organisation de « l’entraînement ou de l’armement des forces d’opposition », a immédiatement affirmé le Foreign Office dans un communiqué.

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Anglais, mais aussi Français et Italiens…

Leur mission sera de « conseiller le CNT sur la façon d’améliorer ses structures d’organisation militaire, ses communications et sa logistique, ainsi que sur les meilleurs moyens de distribuer l’aide humanitaire et l’assistance médicale ».

Londres se défend donc d’apporter une quelconque aide militaire directe, tout comme le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. Ce dernier s’est déclaré « tout à fait hostile » à l’envoi de forces au sol en Libye, y compris pour assurer le guidage des bombardements de l’Otan. C’est à la rébellion de guider ces frappes, a-t-il estimé.

Pourtant, il y aurait bien aussi des militaires français et italiens à Benghazi, même si Paris et Rome n’en ont pas fait l’annonce officielle. Le philosophe Bernard-Henri Lévy, qui joue également le rôle d’intermédiaire entre les insurgés libyens et l’Élysée depuis le début de la crise, l’a révélé dans une tribune au journal Le Monde paru lundi.

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Dans la nouvelle « phase » de la coopération avec les insurgés, qui « va commencer ces jours-ci », écrit-il, des « officiers de liaison français et anglais et – avec plus de réticence – italien » seront admis « dans la Control Room » de « l’état-major de la Libye libre ». Leur rôle serait de mieux coordonner les frappes de l’Otan avec les insurgés.

Bernard-Henri Lévy affirme également que des « stocks d’armes venus du Qatar […] débarquent désormais de nuit sur l’aéroport de Benghazi ».

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Sur le terrain, les Occidentaux, qui ne se cachent pas de vouloir renverser le « Guide », semblent donc décidés à donner un nouveau coup de pouce aux insurgés, alors que le front Est est bloqué dans les environs de la ville d’Ajdabiya depuis près d’un mois. Peut-être partagent-ils la conviction du président du CNT, Moustapha Abdeljalil, qui, de visite en Italie ce mardi, a affirmé une nouvelle fois que le colonel Kadhafi « n’abandonnera jamais le pouvoir sauf par la force ».

Nouveaux bombardements

Preuve de l’appui renforcé des Occidentaux aux insurgés, l’Otan a mené des raids contre plusieurs « centres de commandement et de contrôle du régime Kadhafi » dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué l’organisation dans un communiqué. Les forces de l’Otan visaient notamment « des infrastructures de communication utilisées pour coordonner des attaques contre des civils et le quartier général de la 32e brigade [de l’armée libyenne, NDLR] situé à 10 kilomètres au sud de Tripoli », a indiqué l’Alliance.

Visiblement soucieux de ne pas apparaître comme un agresseur, le général canadien Charles Bouchard, commandant en chef de l’opération de l’Otan (nommée « Protecteur unifié ») a souligné que ces frappes étaient vouées « à affaiblir les forces du régime de Kadhafi qui sont impliquées dans les attaques en cours contre des civils » et étaient mises en œuvre en « conformité avec le mandat de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU afin de protéger, par tous les moyens, les civils des attaques ».

Peu avant, l’agence officielle libyenne Jana avait affirmé que les « agresseurs colonialistes croisés » avaient attaqué les villes de Tripoli, Aziziyeh (située à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale) et Syrte, la ville natale du « Guide » libyen. Enfin, le Premier ministre français François Fillon a indiqué mardi à Kiev que Paris allait « intensifier » ses frappes aériennes pour protéger les civils, tout en appelant à « trouver une solution politique » au conflit. (avec AFP)

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