Burkina Faso : un nouveau Premier ministre pour faire face à la contestation
Le président burkinabè Blaise Compaoré a nommé un nouveau Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, en remplacement de Tertius Zongo. Celui-ci devra faire face à une situation très tendue, alors que la contestation des militaires et de manifestants s’étend dans le pays.
Face à la contestation qui se poursuit et s’étend, le président Blaise Compaoré tente de renverser la situation. Et nomme un diplomate, Luc Adolphe Tiao, au poste de Premier ministre.
Ex-ambassadeur du Burkina Faso à Paris, Luc Adolphe Tiao remplace Tertius Zongo, dont le gouvernement a été dissous le 15 avril. Journaliste de formation, le nouveau Premier ministre est un ancien président du Conseil supérieur de la communication.
Urgence
Alors qu’il n’a jamais exercé de responsabilités gouvernementales, Tiao va devoir former une équipe dans l’urgence. Lundi, une nouvelle manifestation a dégénéré à Koudougou, ville du centre-ouest d’où était parties des manifestations étudiantes il y a deux mois. C’était après la mort d’un élève, le 20 février. Pour les habitants, celui-ci a été tué par la police, alors que les autorités affirment qu’il est mort d’une méningite. Lors d’une nouvelle démonstration de colère, des étudiants ont incendié le siège local du Congrès pour la démocratie et le développement (CDP, le parti de Blaise Compaoré) ainsi qu’une résidence de l’ex-Premier ministre.
Lundi, les troubles militaires ont continué. La ville de Kaya (nord du Burkina Faso) a été secouée par des manifestations de soldats en armes qui sont descendus dans les rues et ont tiré en l’air pendant plusieurs heures. Les domiciles de deux gradés ont été pillés. Selon un officier, les soldats réclament toujours « le paiement d’indemnités de logement, de primes alimentaires et des salaires du mois de mars qui n’ont pas été versés du fait de la fermeture des banques à cause de la mutinerie ».
Retour à la normale
La même source au sein de l’armée affirme que le paiement des salaires a commencé dès samedi à Ouagadougou, et s’est poursuivi lundi dans toutes les garnisons du pays. Mais des tirs ont à nouveau été entendus dans un camp près de la capitale burkinabè, lundi. Un incident qui n’a cependant pas empêché la reprise quasi normale du cours des choses dans la plus grande ville du pays.
Au final, les troubles ont fait jusqu’à présent au moins 45 blessés par balles depuis le 14 avril à Ouagadougou et deux à Pô, selon des sources hospitalières. Des cas de viols ont également été signalés. Deux militaires ont par ailleurs été tués « par accident » depuis le 15 avril, selon une source militaire. (avec AFP)
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