Les migrants tunisiens provoquent des frictions entre Paris et Rome
Face à la crise des migrants tunisiens, Rome et Paris ne parviennent pas à aplanir leurs divergences.
Le ton est monté entre la France et l’Italie sur le dossier des immigrés tunisiens. Critiqué par Rome pour avoir suspendu dimanche le trafic ferroviaire entre l’Italie et la France, depuis la ville de Vintimille, le ministre français de l’Intérieur Claude Guéant s’est justifié. « Nous faisons une application à la lettre et dans l’esprit des accords » de Schengen, a-t-il assuré lundi lors d’un déplacement à Bucarest. Un avis partagé par les services de la Commission européenne, selon une première analyse réalisée lundi.
Pour Claude Guéant, la décision d’interruption du trafic était motivée par la volonté d’arrêter un train rempli de militants voulant accompagner en France des immigrés tunisiens. Un convoi qui représentait un risque de trouble à l’ordre public, selon lui. La mesure a été « temporaire » et « n’a pas été au delà du strict nécessaire », a estimé Guéant. Il s’agissait d’une « mesure ponctuelle de gestion du trafic ferroviaire » pendant six heures, a-t-il précisé.
Quelque 25 800 migrants en deux mois
Depuis la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali à la mi-janvier, quelque 25 800 migrants, essentiellement des Tunisiens mais aussi des Africains venus de Libye, ont débarqué sur les côtes italiennes. Pour endiguer le flot d’immigrés, les autorités italiennes ont décidé d’octroyer plus de 20 000 permis de séjours temporaires aux migrants. Une décision qui doit permettre à ces derniers de circuler librement dans tout l’espace Schengen et de rejoindre « amis et parents », en France et ailleurs en Europe.
Or Paris a vivement protesté contre cette mesure, ralliant plusieurs pays européens à son point de vue. « Il y a une règle qui prévaut dans les accords de Schengen qui est que le premier pays d’entrée gère les populations migrantes », a souligné Claude Guéant lundi. Selon les règlements européens, les ressortissants étrangers doivent montrer qu’ils disposent des ressources financières suffisantes et d’un passeport valide pour bénéficier de titres de séjour. (Avec AFP)
Des migrants tunisiens et des militants français et italiens manifestent, le 17 avril 2011, devant la gare de Vintimille.
© AFP
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