Côte d’Ivoire : la Fesci rentre dans le rang
Dans un entretien exclusif à jeuneafrique.com, le leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), Augustin Mian, appelle à la fin des violences. Et sonne le ralliement au président Alassane Ouattara.
À peine le président ivoirien Alassane Ouattara commence-t-il à contrôler les instruments du pouvoir, que la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) décide de faire profil bas. « Nous pensons que nous devrons nous inscrire dans la nouvelle dynamique de la paix et de la réconciliation prônée par le président Ouattara », a confié à jeuneafrique.com le secrétaire général de la Fesci, Augustin Mian.
Pourtant, le puissant syndicat estudiantin était l’un des bras séculiers du régime de Laurent Gbagbo. Pendant la grande offensive des Forces républicaines sur Abidjan, il a résisté parfois les armes à la main aux côtés des ex-Forces de défense et de sécurité (FDS). Les résidences universitaires de Riviera 2, Campus, Cité Rougé et de Port-Bouët constituaient des bastions difficilement prenables pour les forces pro-Ouattara.
"Retrouver le chemin de l’école"
Après les frappes aériennes menées conjointement par l’armée française et l’Onuci sur quelque 19 cibles, les étudiants qui résistaient ont déserté. Et aujourd’hui, le mouvement souhaite tirer un trait sur ce passé. « Nous devrons mettre fin à la violence, il faut retrouver le chemin de l’école. Je demande aux élèves et étudiants qui ont encore des armes, de les déposer. Nous devrions écrire ensemble la nouvelle page de notre pays avec le président Alassane Ouattara, nous faisons confiance aux ministres de la Défense Guillaume Soro et à celui de l’Intérieur Hamed Bakayoko pour assurer la sécurité des élèves et étudiants », a ajouté le leader estudiantin.
La création de la Fesci en 1990 avait été parrainée par la gauche démocratique de Laurent Gbagbo pour affaiblir le pouvoir d’un Houphouët Boigny mourant. Depuis, l’image de la Fesci a souvent été associée à la violence. Charles Blé Goudé, le leader des « jeunes patriotes » ivoiriens en est un transfuge, ainsi que Guillaume Soro, l’actuel Premier ministre et ministre de la Défense.
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