La déferlante des mutineries s’abat sur une quatrième ville burkinabè
Après Ouagadougou, Pô et Tenkodogo, des militaires se sont rebellés dans la ville de Kaya, dans la première région militaire du pays. Pour la première fois, des gendarmes se sont joints au soulèvement.
Mis à jour à 16h25
C’est au tour de la ville de Kaya, située au nord-est de Ouagadougou la capitale du Burkina Faso, d’être en proie à un soulèvement militaire. Des soldats et – pour la première fois depuis le début des mutineries à travers le pays – des gendarmes, ont tiré dans les rues de la ville dans la nuit de dimanche 17 à lundi 18 avril, avant d’incendier le domicile du chef du corps du régiment de Commandement d’appui et de soutien et de saccager celui du commandant de la première région militaire (Kaya).
Depuis jeudi dernier, des mutineries de militaires ont éclaté au Burkina Faso, d’abord à Ouagadougou, puis à Pô et avant de gagner Tenkodogo ce week-end. Le mouvement de contestation est né dans les rangs de la garde présidentielle de Blaise Compaoré puis s’est étendu les jours suivants à d’autres garnisons de la capitale, et de ces trois autres villes.
Retour au calme à Ouagadougou, Pô et Tenkodogo
Lundi matin, Ouagadougou tentait de renouer avec le quotidien après trois jours de violences. Les banques et les bureaux des services publics rouvraient un à un et les commerçants étaient de retour sur le marché central, même si leurs étals n’étaient pas ouverts. Samedi, cette place avait été le théâtre de violence, les commerçants voulant témoigner de leur exaspération après avoir été la cible des soldats mutins pendant deux jours.
À Pô et Tenkodogo également, la vie reprenait son cours, se relevant d’un week-end de tensions au cours duquel des soldats mutins sont sortis dans les rues, tirant en l’air et commettant des pillages.
Pour tenter de contenir la révolte, le président Blaise Compaoré a déjà dissous son gouvernement et nommé de nouveaux responsables des forces armées, mais ces dernières ne semblent pas calmées par ces gestes d’apaisement.
Une manifestion d’étudiants dégénère
Des jeunes ont par ailleurs violemment manifesté ce lundi à Koudougou (ouest du pays), incendiant le siège du Congrès pour la démocratie et le développement (CDP, parti au pouvoir) et une résidence de l’ex-Premier ministre, Tertius Zongo, ainsi que le domicile du proviseur du principal lycée de la ville. La manifestation d’élèves et d’étudiants, au départ pacifique, a dégénéré.
Koudougou est la ville d’où est partie la contestation au Burkina Faso, après la mort d’un étudiant le 20 février lors d’une manifestation. (avec AFP)
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