Abdelaziz Bouteflika s’engage à une révision de la Constitution algérienne

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a prononcé, vendredi soir, un discours à la nation attendu depuis plusieurs semaines. Il s’est engagé à entreprendre une série de réformes « visant à renforcer la démocratie » et à effectuer une révision constitutionnelle.

Abdelaziz Bouteflika le 29 novembre 2010 au sommet Afrique-UE. © AFP/Archives – Mahmud Turkia

Abdelaziz Bouteflika le 29 novembre 2010 au sommet Afrique-UE. © AFP/Archives – Mahmud Turkia

Publié le 16 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Les Algériens n’auront pas attendu en vain. Abdelaziz Bouteflika s’est finalement adressé à eux, vendredi 15 avril. Un discours très attendu de 20 minutes, préenregistré et diffusé à 20 heures au cours duquel le président algérien est apparu fatigué, la voix faible. Après avoir fait une longue rétrospective des réalisations accomplies depuis son arrivée au pouvoir, en 1999, le raïs a abordé le chapitre des « réformes » dont le principe avait été annoncé le 19 mars.

« Nous sommes aujourd’hui appelés à aller de l’avant dans l’approfondissement du processus démocratique, le renforcement des bases de l’État de droit, la réduction des disparités et l’accélération du développement socio-économique. (…) Conscient de la responsabilité qui m’incombe, fort de votre soutien et soucieux de préserver l’équilibre des pouvoirs, j’œuvrerai à introduire des amendements législatifs et constitutionnels en vue de renforcer la démocratie représentative dans notre pays », a-t-il indiqué.

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Les "courants politiques" associés à la réflexion

La première étape de ce processus consistera à réviser le code électoral algérien. « Cette révision doit répondre à l’aspiration de nos concitoyens à exercer leur droit électoral dans les meilleures conditions, empreintes de démocratie et de transparence, afin de choisir leurs représentants dans les assemblées élues », souligne Bouteflika.

Doivent suivre une « révision de la loi sur les partis politiques » et l’adoption d’une loi organique visant à renforcer la « représentation des femmes au sein des assemblées élues ». Les étapes suivantes seront consacrées à la révision du code Wilaya (département) et de la loi régissant les associations.

Clé de voûte du processus de réformes politiques, celui-ci s’achèvera par une révision de la Constitution. Et contrairement aux précédentes modifications de la Loi fondamentale, Abdelaziz Bouteflika envisage cette fois ci d’associer les « courants politiques agissants et des experts en doit » qui travailleront ensemble au sein d’une « commission constitutionnelle ».

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"Dépénalisation du délit de presse"

Le président algérien veut aller vite. « Une année seulement nous sépare du rendez-vous des prochaines échéances électorales nationales. C’est une période suffisante pour procéder à la révision, à l’amélioration et au renforcement des bases juridiques de l’exercice démocratique et de l’expression de la volonté populaire ».

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Enfin, Abdelaziz Bouteflika a achevé son discours par un « geste » envers les professionnels des médias en annonçant la « dépénalisation du délit de presse ». Après 12 années de règne sans partage, le président algérien s’engage, à deux années de la fin de son mandat, dans un processus d’ouverture démocratique. Un processus politique dont il veut, néanmoins, garder le contrôle et l’exclusivité.

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