Soudan : un chef rebelle réclame une « zone d’exclusion aérienne » au Darfour
Khartoum profite de l’attention de la communauté internationale sur d’autres crises pour continuer son « génocide » au Darfour, accuse le chef de l’Armée de libération du Soudan (SLA), Abdelwahid Nour. Il réclame l’imposition d’une « zone d’exclusion aérienne », comme en Libye.
Il rêve d’une intervention internationale à la libyenne dans son pays. Abdelwahid Nour, l’un des principaux chefs rebelles de la province soudanaise du Darfour, a appelé jeudi « la communauté internationale et le Conseil de sécurité des Nations unies » à mettre en place d’une « zone d’exclusion aérienne au Darfour ».
Selon lui, Khartoum met à profit l’attention que suscite les récentes crises dans le monde arabe pour reprendre plus discrètement une répression féroce au Darfour.
« Nos gens sont tués, violés, expulsés de leurs terres. Ce régime commet en permanence un génocide », a déclaré le chef de l’Armée/Mouvement populaire de libération du Soudan (SLA/M).
Reprise des combats
Depuis décembre, les combats entre les rebelles et l’armée ont repris depuis le mois de décembre. L’ONU affirme que 70 000 réfugiés supplémentaires sont arrivés dans ses camps depuis cette date.
Accusée de soutenir la rébellion, l’ONG française Médecins du Monde a été expulsée de cette région en février. Le gouverneur du Sud-Darfour, Abdelhamid Kasha, a indiqué mercredi que les autorités s’apprêtaient à expulser une autre ONG étrangère de la région pour refus de coopérer.
La rapidité avec laquelle la zone d’exclusion aérienne a été imposée en Libye laisse Nour amer : cela fait des années que cette mesure est envisagée pour le Darfour. Le président américain Barack Obama s’y était dit favorable, avant son élection à la Maison Blanche…
Dans ces conditions, Abdelwahid Nour exclut de participer aux négociations de paix, organisées sous la houlette de l’ONU à Doha. « Le problème, c’est la sécurité. Nous avons besoin que la vie humaine et la sécurité soient respectées, et ce n’est pas le cas », a-t-il martelé.
Exilé à Paris jusqu’en mars, il affirme avoir quitté la France à la demande des autorités (ce que Paris dément). Il est maintenant établi à Nairobi, au Kenya.
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