Tunisie : après une trêve « révolutionnaire », la Ligue 1 redémarre
Après plus de trois mois d’interruption, la Ligue 1 de football redémarre dimanche en Tunisie. Mais dans certains clubs, les caisses sont vides et les joueurs ne sont plus payés. Et, il reste le très délicat problème de la violence dans les stades.
Révolution ou pas, le football continue d’exister en Tunisie. La sélection nationale A’ a remporté le Championnat d’Afrique de nations (Chan) 2011 au Soudan au mois de février, les clubs engagés dans les compétitions continentales ont disputé les premiers tours avec un certain succès et la Ligue 2 a repris il y a déjà quelques semaines. La Ligue 1, elle, se faisait encore attendre.
Mercredi 6 avril, la Fédération tunisienne de football (FTF) a annoncé que la suspension allait prendre fin le 17 avril. « Il ne fallait pas reprendre plus tôt, car il y avait des questions de sécurité à régler », explique Riadh Bennour, le président de la section football de l’Espérance sportive de Tunis.
Pendant trois mois, les clubs ont meublé leur emploi du temps à coups d’entraînements et de matchs amicaux. Même s’il y a eu des rencontres officielles en Ligue des champions ou si certains joueurs ont été sélectionnés avec l’équipe A’ pour le Chan, « cela ne remplace pas la compétition tous les week-ends », note Bennour.
Problèmes financiers
L’absence de championnat a également posé des problèmes financiers aux clubs tunisiens même si, à l’Espérance Tunis, il n’y a pas eu de retards dans le paiement des salaires. « Le club se porte bien financièrement grâce à Hamdi Meddeb, son président », explique Bennour. Mais tous les clubs n’ont pas la chance d’être dirigés par un richissime homme d’affaires.
Avec l’arrêt des matchs depuis le 9 janvier, des sponsors en difficulté et l’État qui ne subventionnent plus le championnat comme avant, la situation est compliquée. Et si d’autres grosses écuries du football tunisien comme l’Étoile du Sahel ou le Club Africain ont réussi à faire face, la plupart des clubs de l’élite sont exsangues.
Lutte contre le hooliganisme
Au Stade tunisien, par exemple, la situation financière n’est pas reluisante. « Je n’ai pas été payé depuis trois mois, et les joueurs depuis deux mois », explique l’entraîneur français Patrick Liewig (60 ans). « C’était difficile de leur demander de rester concentrés, sachant que beaucoup traversent des difficultés financières importantes. Payer le loyer ou l’essence pour venir s’entraîner, ce n’est pas facile quand on ne touche rien», reconnaît-il.
Mais le football tunisien est aussi confronté à bien d’autres problèmes. « Il va falloir progresser dans la lutte contre la violence dans les stades », affirment en chœur tous les professionnels. « On va mettre plus de stadiers et moins de policiers. Mais d’une façon générale, le football tunisien doit être plus professionnel, à tous les niveaux… », conclut Riadh Bennour.
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