Tunisie : Kasserine aurait pu être bombardée par les sbires de Ben Ali

La commission d’investigation sur les violations des droits de l’homme et les abus commis pendant la dictature révèle que l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali avait ordonné de bombarder un quartier révolté de Kasserine, pendant la révolution. L’ex-raïs et sa femme pourraient être accusés de « meurtres avec préméditation ».

Des manifestants de Sidi Bouzid et de Kasserine rassemblés à Tunis, le 25 janvier 2011. © AFP

Des manifestants de Sidi Bouzid et de Kasserine rassemblés à Tunis, le 25 janvier 2011. © AFP

Publié le 13 avril 2011 Lecture : 1 minute.

Kasserine, ville martyre de la révolution tunisienne, a peut-être évité le pire. Selon Taoufik Bouderbala, le président de la commission d’investigation sur les violations des droits de l’homme et les abus commis pendant l’ère Ben Ali, le président déchu a donné l’ordre de bombarder la cité d’Ezzouhour, un quartier de cette ville du centre-ouest de la Tunisie. Déterminé à mater la révolution, Ben Ali aurait pris cette décision quelques jours avant de s’exiler en Arabie saoudite, le 14 janvier dernier.

« L’intention était claire de faire plier la région et de mettre à genoux ses habitants par des meurtres collectifs avec préméditation », a accusé Bouderbala lors d’une conférence de presse, mercredi. En janvier, la cité Ezzouhour avait été particulièrement frappée par la répression du régime agonisant. Bilan : plus de 50 morts.

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Tireurs d’élite

Passant en revue les crimes perpétrés par les agents de Ben Ali, Taoufik Bouderbala a également fait état de bavures militaires et d’agressions sexuelles sur des manifestants. « L’enquête a abouti à la conclusion que les armes à feu ont été utilisées avec l’intention de tuer […] la majorité des blessures constatées sont au niveau de la tête et du cœur sans oublier le fait que c’est un travail de groupe. Ce sont des tireurs d’élite faisant partie des brigades de l’ordre public », a-t-il précisé à la presse.

La pression populaire encourage l’arrestation et le jugement des personnes impliquées dans la répression. Mais Taoufik Bouderbala a indiqué avoir des « difficultés » à identifier les agents de sécurité responsables des tueries. Une chose est acquise, cependant : l’ex-président et son épouse devraient répondre de l’accusation de « meurtres avec préméditation ».  (Avec AFP)

 

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