Côte d’Ivoire : Gbagbo toujours au Golf Hôtel, les ralliements à Ouattara se multiplient

Laurent Gbagbo se trouve toujours au Golf Hôtel, à Abidjan, contrairement à ce qu’avait affirmé par erreur un porte-parole de l’ONU. Pendant ce temps, le camp Ouattara travaille à la sécurisation d’Abidjan et à la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Laurent et Simone Gbagbo aux arrêts dans une chambre du Golf Hôtel, le 11 avril. © AFP

Laurent et Simone Gbagbo aux arrêts dans une chambre du Golf Hôtel, le 11 avril. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 13 avril 2011 Lecture : 3 minutes.

Drôle de pataquès. Farhan Haq, le porte-parole adjoint de l’ONU, avait d’abord annoncé en début de soirée, mardi, que les Nations unies avaient emmené Laurent Gbagbo dans un lieu tenu secret, pour mieux assurer sa sécurité. Vérification faite, il s’agirait d’une grosse bourde de communication et le président sortant serait toujours détenu dans une suite du Golf Hôtel, comme depuis le premier jour de sa capture, le 11 avril. Il est « assigné à résidence », a fait savoir le gouvernement Ouattara.

Parallèlement à ces péripéties diplomatiques, la situation sécuritaire semblait s’améliorer doucement à Abidjan. Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont réussi à sécuriser mardi le quartier de Yopougon avait eu lieu la veille un départ de rébellion de miliciens pro-Gbagbo. Un Poste de commandement (PC) spécial a également été mis en place par les FRCI pour les vols de voitures en forte recrudescence à Abidjan – en particulier à cause des pillages de ces mêmes FRCI, qui prisent les grosses cylindrées et les véhicules d’État aux immatriculations jaunes…

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Djédjé et Dallo se rapprochent de Ouattara

Guillaume Soro a d’ailleurs tenu, après le Conseil des ministres de mardi matin, une réunion avec les principaux chefs militaires des FRCI. Ont été évoqués le plan de sécurisation d’Abidjan, la gestion des casernes policières, militaires et de gendarmerie et l’intégration des forces ralliées. Les discussions ont porté sur le problème des pillages, qui continuaient mardi soir, notamment dans les quartiers huppés de Cocody, essentiellement la Palmeraie « rue ministre » et les Deux-Plateaux Aghien et 7e tranche (où la résidence privée de Philippe Dacoury-Tabley a été entièrement vidée). Un problème qui pourrait rapidement jeter le discrédit sur l’action du gouvernement dans son ensemble s’il n’était pas rapidement résolu.

Le gouvernement d’union nationale promis par le candidat Ouattara est d’ailleurs en gestation. Les discussions s’accélèrent et les allégeances se multiplient. L’ancien ministre des Affaires étrangères de Gbagbo, Alcide Djédjé est en contact téléphonique avec le camp Ouattara. Son ralliement est attendu dans les prochaines heures. Desiré Dallo, l’ex ministre des Finances qui était à la manœuvre dans les privatisations bancaires de ces deux derniers mois, a lui déjà franchi le pas.

Le général Philippe Mangou sur la TCI, le 12 avril 2011.

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Pas de contact avec le FPI

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« Ils [les membres du clan Gbagbo] sont maintenant conscients que leur mentor est "out", chacun négocie. Mais, pour l’instant il n’y a aucun contact formel avec le Front populaire ivoirien » (FPI, ex-parti au pouvoir), précise un conseiller du Premier ministre Guillaume Soro.

Au nombre des ralliements en cours de négociation, on peut noter celui de Koné Boubacar, l’ex-directeur du protocole de Gbagbo. Le chef d’état-major des armées, le général Phillipe Mangou, a quant à lui déjà prêté allégeance mardi au président élu. Même chose, la veille, pour les généraux Brédou M’Bia, le directeur général de la police et Édouard Tiapé Kassaraté, commandant supérieur de la gendarmerie, qui ont demandé à leurs troupes de se redéployer sur le terrain.

Au niveau militaire, on reste en revanche sans nouvelles de Boniface Konan, le patron des Détachements mobiles d’intervention rapide (DMIR) et des Fusillers marins commandos (Fumaco), comme de Guiai Bi Poin, le patron du Centre de commandement des opérations spéciales (Cecos). Le colonel major Nathanael Ahouman du Groupe de sécurité présidentielle (GSPR) ou le commandant Anselme Seka, l’aide camp de Simone Gbagbo, n’ont pas refait surface non plus.

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