Côte d’Ivoire : les combats et les pillages continuent à Abidjan

Le président ivoirien Alassane Ouattara a tenu son premier Conseil des ministres de l’ère post-Gbagbo. À l’heure où des miliciens fidèles au président sortant font régner la terreur dans plusieurs quartiers d’Abidjan et que les FRCI commettent des pillages à grande échelle, le président ivoirien fait de la sécurisation d’Abidjan sa principale priorité.

Cadavres dans les rues du Plateau, à Abidjan, près de la librairie de France. © D.R.

Cadavres dans les rues du Plateau, à Abidjan, près de la librairie de France. © D.R.

Publié le 12 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

La situation est grave ce mardi dans les quartiers d’Abidjan considérés comme des bastions populaires de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Mais c’est à Yopougon (centre) que la situation paraît plus alarmante. Selon des témoignages recueillis par jeuneafrique.com, « plusieurs dizaines de miliciens armés de kalachnikovs et de lance-roquettes tuent, pillent ». Le dernier bilan serait de 28 personnes tuées au sous-quartier « Mamie Adjoua ». À la mi-journée, les combats étaient intenses dans les secteurs « Magasin », « Sideci » et surtout « Sicogi », où le leader des « jeunes patriotes », Charles Blé Goudé (qui serait actuellement à Dabou, une ville proche d’Abidjan) aimait tenir ses meetings ces derniers mois.

C’est d’ailleurs dans ce secteur du quartier de Yopougon que des jeunes et des miliciens ont réquisitionné le commissariat du 16e arrondissement hier, à l’annonce de la capture de Gbagbo, pour en faire leur « poudrière ». Les FRCI s’y sont rendues ce matin et ont essuyé des tirs nourris. Il y aurait plusieurs morts dans leurs rangs.

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Tirs d’armes lourdes

Pendant ce temps, le gouvernement de Ouattara tenait son premier Conseil des ministres post-Gbagbo qui a fait de la sécurisation d’Abidjan sa priorité. La situation est en effet délétère. Selon plusieurs témoins, des tirs d’armes lourdes ont également retenti en fin de matinée au Plateau (centre) et à Cocody (nord). « Ce matin, on a vu un cortège de voitures avec beaucoup de 4X4 : les gars de Cherif Ousmane [un des chefs militaires des Forces républicaines du président Alassane Ouattara, NDLR] nous ont dit qu’ils allaient déloger les snipers postés sur toutes les tours du Plateau. Quelques temps après leur passage, les fortes détonations ont commencé », a rapporté une jeune femme. Le commandant de la Garde présidentielle, Bruno Dogbo Blé, étant allé remettre son commandement à Ouattara la nuit dernière, pas de doute sur les forcenés : il s’agit d’éléments incontrôlés qui sont entrés en rébellion.

Et c’est le même scénario qui est à l’œuvre à Cocody, quartier de la résidence présidentielle où Gbagbo a été arrêté lundi. « Après des tirs sporadiques d’armes légères dans la matinée, on a entendu pendant plusieurs minutes des tirs de roquettes et de mitrailleuses lourdes », a indiqué à l’AFP un habitant qui a ajouté qu’un « hélicoptère d’observation de l’ONU a survolé la zone ». Mais les menaces ne viennent pas que du camp Gbagbo.

Les FRCI sont accusées de commettre des pillages à grande échelle. Dans les quartiers de la Riviera et d’Angré notamment, les militaires pro-Ouattara harcèlent la population. Les exactions les plus fréquentes : cambriolages, vols de voitures, et menaces de mort envers les Bétés et les Attiés, des ethnies majoritairement alliées au clan du président sortant.

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