Tunisie : Slah, le frère de Zine el-Abidine Ben Ali arrêté à Sousse

Recherché depuis la chute de son frère Zine el-Abidine, Slah Ben Ali a été arrêté dimanche à Sousse. Une interpellation qui rappelle que la justice tunisienne n’en n’a pas encore fini avec les membres de l’ancien régime.

Les membres du clan Ben Ali-Trabelsi contrôlaient au moins 180 entreprises. © AFP

Les membres du clan Ben Ali-Trabelsi contrôlaient au moins 180 entreprises. © AFP

Publié le 11 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

La saga Ben Ali continue. Si l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, qui a été chassé par la rue le 14 janvier dernier et s’est réfugié en Arabie saoudite, reste dans un état de santé très précaire et ne s’exprime pas, c’est au tour de son propre frère, Slah, de faire parler de lui. Celui-ci a été arrêté par les autorités tunisiennes dimanche, à Sousse (150 km au Sud de Tunis), en fin d’après-midi, rapporte le ministère de l’Intérieur.

Sur les cinq frères du président déchu, Slah Ben Ali est l’un des trois qui est encore en vie, avec Faouzi et Farid. Trois avis de recherche avaient déjà été lancés contre lui. Les autorités provisoires tunisiennes ont également demandé à l’Arabie saoudite l’extradition de l’ex-président et de sa deuxième épouse, sans succès jusqu’à présent. Mais dans les clans respectifs de ces derniers, les investigations de la justice tunisienne progressent. Si beaucoup de proches du couple présidentiel ont réussi à prendre la fuite, certains ont tout de même été incarcérés quand ils n’ont pas été assignés à résidence.

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Des milliards de crédits sans garantie

Les familles Ben Ali et Trabelsi comptent pas moins de 142 membres, y compris par filiation et par alliance. Les plus recherchés restent les frères et sœurs de Zine et de Leïla Ben Ali, une dizaine chacun, et leurs enfants. La Banque centrale tunisienne (BCT) a recensé 180 entreprises appartenant aux deux clans. Celles-ci ont bénéficié de 2,5 milliards de dinars (1,3 milliard d’euros) de crédits bancaires, la plupart du temps sans garanties, soit 5 % des financements du secteur pendant la gouvernance ben Ali.

Au cours des derniers mois du régime, quatre grands projets ont mobilisé plus de la moitié de ces crédits : Carthage Cement, propriété de Belhassen Trabelsi, le frère de Leïla ; une sucrerie lancée par le même Belhassen Trabelsi ; l’acquisition par Sakhr el-Materi, le gendre de Ben Ali, de 20 % de l’opérateur mobile Tunisiana ; et enfin le financement des 51 % de participations du couple Cyrine Ben Ali (fille d’un premier mariage de l’ex-président) et Marouane Mabrouk dans le capital de l’opérateur Orange Tunisie, lancé en partenariat avec France Télécom. Autant d’investissements suspects qui font désormais l’objet d’enquêtes des autorités tunisiennes. (avec AFP)
 

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