Rupture et ouverture pour le nouveau gouvernement malien

Le premier gouvernement malien dirigé par une femme, Mariam Kaïdama Cissé, vient d’être formé. Au titre des nouveautés, l’entrée de quelques membres de l’opposition (RPM, Parena) est remarquée, comme l’arrivée de Soumeylou Boubèye Maïga aux Affaires étrangères ou la création d’un ministère de la Réforme de l’État dirigé par Daba Diawara.

Le chef de l’État malien Amadou Toumani Touré, le 29 janvier 2011 à Addis-Abeba. © AFP

Le chef de l’État malien Amadou Toumani Touré, le 29 janvier 2011 à Addis-Abeba. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 7 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Avec 32 membres, le nouveau gouvernement malien, dirigé par Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, est légèrement revu à la hausse – trois ministres de plus que le précédent – mais il s’est surtout ouvert à l’opposition.

Parmi les opposants nommés, on trouve le docteur Bokary Treta au portefeuille de l’Élevage et de la Pêche. Celui-ci appartient au Rassemblement pour le Mali (RPM) de l’ex-Premier ministre Ibrahim Boubacar Keita, qui est l’un des plus sérieux candidats potentiels à la présidentielle de 2012. Au ministère de la Jeunesse et des Sports, Djiguiba Keita, est quant à lui membre du Parti pour la renaissance nationale (Parena) de l’ex-ministre Tiébilé Dramé, qui convoite également la magitrature suprême.

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Le retour de "Boubèye"

Les maroquins régaliens restent en revanche dans le camp de l’alliance présidentielle, même s’ils peuvent changer de main. C’est ainsi le grand retour aux affaires de Soumeylou Boubèye Maïga, qui se voit confier le ministère des Affaires étrangères en remplacement de Moctar Ouane. Ex-ministre de la Défense de l’ancien président (1992-2002) Alpha Oumar Konaré, mais aussi ex-patron des services de renseignement maliens, « Boubèye » est un spécialiste des questions de sécurité. Journaliste de formation et membre influent de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema, mouvance présidentielle), il devrait tenter d’arrondir les angles avec l’Algérie et d’autres pays du Sahel dans la perspective de rendre la coalition régionale contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) beaucoup plus efficiente.

Autre grande nouvelle : un ministère de la réforme de l’État a été créé sur mesure pour Daba Diawara, l’ex-ministre de la Fonction publique qui dirige le Comité d’appui aux réformes institutionnelles (Cari). Objectif : aboutir à un projet de révision de la Constitution de 1992 et dépoussiérer les textes fondamentaux.

Promotion de Lassine Touré à l’Économie

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Malgré les rumeurs faisant de Seydou Cissouma, le conseiller en communication d’ATT, le nouveau ministre de la Communication, ce poste est désormais occupé par le journaliste Sidiki Konaté, qui était jusqu’à sa nomination directeur général de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM). Il remplace Mme Diarra Mariam Diallo, qui devient la porte-parole du premier gouvernement malien dirigé par une femme.

Le remaniement est aussi l’occasion de faire un peu de ménage, en remerciant les ministres qui sont presque des candidats déclarés à l’élection présidentielle, comme l’ancien ministre de l’Emploi, Ibrahima Ndiaye. Mais pour d’autres personnalités, il s’agit d’un départ pur et simple, en attendant de nouvelles fonctions : c’est le cas de Abou-Bakar Traoré (ex-Mines), de Mamadou Diarra (ex-Énergie), de Ahmadou Abdoulaye Diallo (ex-Industrie), de Sanoussi Touré (ex-Économie et Finances).

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Parmi les rotations, la plus remarquable est celle de l’ex-ministre délégué au Budget, Lassine Bouaré, qui est promu ministre de l’Économie et des Finances. Mais plusieurs postes clés ne changent pas de titulaires : la Défense avec Natié Pléah, la Sécurité intérieure avec le général Sadio Gassama, l’Agriculture avec Aghatam Ag Alhassane à et la Justice avec Maharafa Traoré. (avec AFP)

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