Libye : les insurgés exploitent leurs premiers barils d’or noir
Après quarante jours de lutte armée contre les forces libyennes, les rebelles commencent enfin à exploiter les ressources pétrolières à leur disposition. Mais leur combat en profitera-t-il, avec l’embargo qui pèse sur les armes ?
C’est une première depuis l’entrée de la coalition internationale dans le conflit, le 19 mars. Un pétrolier a accosté mercredi dans un terminal proche de la ville de Tobrouk, dans l’est de la Libye. Dans ses soutes, le premier chargement d’une zone sous contrôle des rebelles. La cargaison vaudrait environ 120 millions de dollars et permet de financer l’insurrection contre Mouammar Kadhafi.
L’est du pays, contrôlé par les insurgés, recèle de précieuses réserves d’or noir. Les champs pétroliers y produiraient 100 000 à 130 000 barils par jour, a déclaré le 27 mars un porte-parole de l’insurrection en charge des questions économiques, Ali Tarhoni. La rébellion a annoncé vendredi dernier avoir passé un accord avec le Qatar pour commercialiser le pétrole brut des zones qu’elle contrôle en échange de livraisons de nourriture, médicaments et carburant.
Carte de Libye situant les combats et villes contrôlées par les insurgés ou reprises par les loyalistes (situation mercredi 6 avril à 17h30 GMT).
© AFP
Embargo sur les armes
L’Europe, de son côté, s’est dit prête à acheter du pétrole aux rebelles. « Si les revenus [tirés du pétrole et du gaz] ne profitent pas au régime de Kadhafi, alors nous n’avons aucun problème avec les opérations commerciales concernant le pétrole et le gaz libyens », a expliqué Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Mais il a souligné que l’UE n’avait pas changé de position concernant l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les forces de l’Otan, alors que les rebelles espèrent pouvoir acheter des armes avec les revenus du pétrole.
L’enjeu est de taille. Si les ressources pétrolières sont pleines de promesses, elles peuvent aussi créer de nouveaux problèmes. « Kadhafi tente de bombarder les champs pétroliers, c’est pourquoi il s’agit d’un enjeu de sécurité nationale », explique Moustapha Gheriani, un porte-parole du Conseil national de transition (CNT), le gouvernement provisoire de la rébellion. La question est sensible car « l’ennemi peut savoir ce que nous avons et ce que nous n’avons pas… donc nous préférons ne pas commenter ces informations », a ajouté Gheriani. (avec AFP)
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