Libye : Kadhafi prêt à négocier une transition démocratique, pas à partir
Mouammar Kadhafi serait prêt à trouver une issue diplomatique au conflit qui gangrène la Lybie depuis presque deux mois, mais pas à quitter le pouvoir.
Il promet des réformes mais ne partira pas. Selon le porte-parole du gouvernement libyen, le régime pourrait négocier des élections ou un référendum en Libye, mais pas à n’importe quel prix. Moussa Ibrahim est clair, aucune réforme n’est pas envisageable sans le « Guide » suprême. « Le leader [Mouammar Kadhafi] est la soupape de sécurité pour le pays et pour l’unité de la population et des tribus. Nous pensons qu’il est très important pour toute transition vers un modèle démocratique et transparent », a-t-il averti dans la nuit de lundi à mardi.
Pourtant, après plusieurs défections au sein de ses proches, le colonel apparaît de plus en plus isolé. Selon le New York Times deux de ses fils l’ont poussé vers la sortie. Seïf el-Islam, qui est resté effacé depuis le début de l’intervention internationale en Libye, le 19 mars, et Saadi ont ainsi proposé une transition vers une démocratie constitutionnelle qui prévoirait le départ de leur père. Dans son édition de dimanche, le quotidien américain cite un diplomate sous couvert de l’anonymat et un responsable libyen informés du projet, et soutient que la transition serait pilotée par Seïf el-Islam.
Le CNT gagne en reconnaissance
Une suggestion aussitôt rejetée par le Conseil national de transition (CNT), qui représente les rebelles. « Kadhafi et ses fils doivent partir avant toute négociation diplomatique », a déclaré le porte-parole du CNT Chamseddine Abdulmelah, depuis Benghazi, fief des insurgés. La « négociation diplomatique » en question renvoie à la tournée du vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Laabidi, qui s’est rendu ces deux derniers jours à en Grèce, à Malte et en Turquie, seul pays musulman membre de l’Otan.
Après la France et le Qatar, l’Italie a à son tour décidé de reconnaître le CNT comme le « seul interlocuteur légitime », alors que le pouvoir libyen a connu un nouveau revers avec la démission dimanche d’un conseiller du colonel Kadhafi, Ali Triki, doyen des diplomates, quatre jours après la défection du chef de la diplomatie, Moussa Koussa.
Londres a aussi émis des réserves sur les démarches de Tripoli : « Nous avons toujours été clairs sur ce que devrait être la prochaine étape et les besoins d’une véritable trêve et d’une fin des violences », a déclaré un porte-parole du Premier ministre David Cameron. « Nous ne recherchons pas de stratégie de sortie pour Kadhafi. » (Avec AFP)
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